À Rennes, les rêveries urbaines des frères Bouroullec






30 Mars 2016

Fidèles à leur univers poétique, les frères Bouroullec ont imaginé des installations oniriques afin de végétaliser la ville.


Lianes de corde, parasols XXL, paysages aériens, structures désorganisées, plantes matérialisées… Les designers bretons, les bien nommés Erwan et Ronan Bouroullec ont toujours imaginé des créations poétiques, à l’image de leur lit clos, de leur non conventionnel mur d’algues ou de leurs modules nuages. Aujourd’hui, le même esprit est respecté, mais leur proposition a un objectif écologique. Celui de végétaliser les espaces urbains, plus précisément, les places et les rues. Sur des maquettes en suspension, sont ainsi accrochées des « rêveries végétales » selon les termes du Figaro.fr.
 
Ces maquettes sont actuellement présentées dans la salle des Champs Libres à Rennes. Elles répondent à une préoccupation de plus en plus prégnante chez les architectes, paysagistes et designers : celle de végétaliser les villes. Pourquoi ? Pour mieux vivre dans l’espace urbain et la ville de demain. Les frères multi-talentueux et multi-récompensés, avec notamment, une rétrospective à la Tate Modern de Londres, ne sont pas les seuls à réfléchir à cette problématique. Logiquement, « ils se sont interrogés sur les éléments qui symbolisent un lieu pour le rendre collectif. Réponse : l'eau, le feu, la végétalisation », rapporte Le Figaro.
 
Trois ans de recherche globale prennent ainsi forme, à voir à Rennes à l’exposition intitulée « Rêveries urbaines ». La poésie toujours. Mais la poésie se dote d’une solide réflexion sur la jungle urbaine, comme « autant de pistes pour une ville de demain plus humaine. » Ainsi, des maquettes suspendues dont la structure qui les retient est « réduite à l'essentiel offrent des propositions ludiques et poétiques » pour végétaliser la ville : « l'un des objectifs était de permettre aux visiteurs de se projeter dans ces propositions du domaine public », explique Erwan Bouroullec.
 
Pour ce dernier, « la technologie actuelle a perdu de sa poésie. » Il s’agit donc de la réhabiliter. Leur projet y répond parfaitement. Ils ont imaginé « des bancs en rocaille de béton, des chapiteaux dont seule la structure de poteaux et filins de métal est apparente, des plates-formes tournantes capables d'accueillir plusieurs personnes, tels des manèges pour grands qui permettent de voir défiler le paysage, des treilles en résille de métal aux allures de hamacs, des ruisseaux et des cascades, sortes de toboggans turquoise d'où l'eau dévale sur plusieurs mètres de hauteur. » La naturalité est au centre de leur projet. Même s’il s’appelle « Rêveries urbaines », il n’a rien d’utopique. D’ailleurs, la ville de Miami a déjà passé commande...