Une pétition en défense de Gérald Darmanin qui pose question
Pixabay/succo
Si Gérald Darmanin a reçu le soutien du gouvernement, du Premier ministre et même d’Emmanuel Macron, l’affaire ne faiblit pas. Sa nomination, au poste de « Premier flic de France », pose question alors qu’il est lui-même visé par une affaire de viol. Le 17 juillet 2020, le ministre a même partagé, sur son mur Facebook, une pétition qui vise à le soutenir, invitant à « la signer » et à « la partager ».
Cette pétition, toutefois, pose question : créée initialement par une certaine Emilie Spiret se présentant comme une « habitante de Tourcoing » comme le souligne France 3, cette dernière se révèle en réalité être Emilie Spriet, ancienne collaboratrice du ministre lorsqu’il était maire de la ville. Le profil d’Emilie Spiret sur le site Change.org a finalement été changé pour « Emilie Spriet ». Faute de frappe ou tentative de cacher son identité ?
Fait étonnant, la pétition présente l’affaire sous un faux angle : dans le texte il est déclaré que « trois décisions de justice consécutives concluent à une absence d’infraction dans la même histoire » alors que, comme le précise France 3, « si une ordonnance de non-lieu a bien été rendue en août 2018, la plaignante a fait appel. C'est la cour d'appel de Paris qui a jugé cette requête hors délai, avant d'être contrainte à la réexaminer par la Cour de cassation ». Depuis juin 2020, d’ailleurs, l’enquête a repris.
Cette pétition, toutefois, pose question : créée initialement par une certaine Emilie Spiret se présentant comme une « habitante de Tourcoing » comme le souligne France 3, cette dernière se révèle en réalité être Emilie Spriet, ancienne collaboratrice du ministre lorsqu’il était maire de la ville. Le profil d’Emilie Spiret sur le site Change.org a finalement été changé pour « Emilie Spriet ». Faute de frappe ou tentative de cacher son identité ?
Fait étonnant, la pétition présente l’affaire sous un faux angle : dans le texte il est déclaré que « trois décisions de justice consécutives concluent à une absence d’infraction dans la même histoire » alors que, comme le précise France 3, « si une ordonnance de non-lieu a bien été rendue en août 2018, la plaignante a fait appel. C'est la cour d'appel de Paris qui a jugé cette requête hors délai, avant d'être contrainte à la réexaminer par la Cour de cassation ». Depuis juin 2020, d’ailleurs, l’enquête a repris.
L’opinion n’est juge que lorsqu’elle juge de la manière que l’on désire
Si rien n’empêche de créer une pétition en soutien du ministre, tout comme rien n’a empêché l’association Oser le féminisme d’en créer une contre Gérald Darmanin (cette dernière ayant par ailleurs atteint 16.000 signatures contre 1.700 pour celle en soutien au ministre au 20 juillet 2020), le partage par le principal concerné semble paradoxal.
L’un des arguments majeurs des soutiens de Gérald Darmanin est en effet que l’opinion publique n’est pas juge d’une affaire judiciaire, ce qui est vrai. Mais en essayant de contrer cette opinion publique par une pétition, le ministre fait exactement la même chose que ses détracteurs : s’appuyer sur l’opinion publique pour clamer son innocence.
L’un des arguments majeurs des soutiens de Gérald Darmanin est en effet que l’opinion publique n’est pas juge d’une affaire judiciaire, ce qui est vrai. Mais en essayant de contrer cette opinion publique par une pétition, le ministre fait exactement la même chose que ses détracteurs : s’appuyer sur l’opinion publique pour clamer son innocence.