Alstom et Intel à la conquête des réseaux intelligents






19 Juin 2013

Mais quel lien peut bien unir Alstom et Intel, deux entreprises aux profils a priori opposés ? Cette relation est à chercher dans le secteur de la consommation électrique, où le besoin de rationalisation et de contrôle de la déperdition des flux est nécessaire. Ainsi se conçoit le « smart grid », un réseau intelligent d’énergie électrique.


Le développement des réseaux smart grids

Pourquoi les réseaux smart grids sont l’avenir de la distribution énergétique ? Dans un réseau électrique usuel, l’offre d’électricité est liée à la demande des utilisateurs. Mais comme il s’agit d’un échange en temps réel, la variation de la demande peut produire un surplus de capacité ou bien au contraire, des sous-capacités de production. Aussi, cette dernière doit-elle s’adapter de manière instantanée pour préserver la stabilité du réseau. En outre, la croissance perpétuelle du nombre de consommateurs, mais aussi de fournisseurs favorise une remise en question de la gestion classique des réseaux énergétiques. C’est pourquoi Alstom, spécialiste français des infrastructures d’énergies et Intel, spécialiste des composants informatiques, ont annoncé le 4 juin 2013 leur coopération afin de lier leurs solutions et expériences pour développer des réseaux électriques intelligents. Ils devront alors se canaliser sur la distribution des systèmes d’information ainsi que sur la sécurisation des réseaux.
 
Aujourd’hui, les réseaux électriques évoluent donc vers un fonctionnement « intelligent » de leur infrastructure, ce qui permet aux fournisseurs de percevoir des informations en temps réel sur l’état de ce dernier, et mécaniquement, d’optimiser la consommation d’électricité pour les consommateurs. Ce type d’information en temps réel facilite par ailleurs l’agrégation des flux en provenance des énergies renouvelables, qui ne sont pas une source constante d’énergie. Ainsi, la gestion des capacités des différentes sources (renouvelable, traditionnelle ou même personnelle) accède à une meilleure gestion globale. Selon des études internationales, une économie de 5 à 15 % pourrait être réalisée grâce à l’installation de « compteurs communicants », ou « compteurs intelligents », une des facettes des smart grids. En outre, le marché devrait être la source d’une évolution continuelle, puisque d’autres compagnies établissent de nombreux partenariats comme GrDF qui a entrepris la création d’un compteur de gaz intelligent avec les sociétés Sagemcom et Capgemini, ou bien Schneider Electric avec la société américaine Alarm.com pour développer un projet concernant la gestion énergétique de l’habitat. La voie semble déjà prometteuse et le marché posséder un potentiel de croissance important.

De nombreuses modalités d’utilisation

L’on a déjà pour l’heure l’exemple probant des télécommunications et de l’informatique. De l’amélioration des réseaux à la diversification des contenus exploitables, la croissance de ce secteur a été fortement soutenue par une alliance à l’aide de solutions informatiques. Aujourd’hui, l’informatique s’intègre aux réseaux énergétiques et l’un des gains notables de l’évolution que promettent les smart grids se situe essentiellement autour de la gestion des flux d’énergie. Ainsi, il est envisagé de réguler l’énergie entrante à l’aide de solutions logicielles. Et du côté des particuliers qui produisent leur propre électricité comme avec l’utilisation de panneaux solaires, ce système leur permettrait de contrôler leur production sortante. D’autant plus que le stockage d’énergie électrique est très compliqué à mettre en œuvre (l’opération peut nécessiter des batteries, chères et encombrantes).
 
Toutefois, l’utilisation des compteurs intelligents doit cependant permettre de fournir une facturation détaillée par tranche horaire aux consommateurs, leur procurant alors la possibilité de comparer la facturation la plus légère face à la totalité des opérateurs. Ces derniers sont en outre en mesure de mettre en relation les heures de consommation et le prix de ces dernières, afin d’adapter et de répartir l’utilisation du courant électrique. Enfin, des entreprises s’intéressent à ces systèmes dans l’optique de développer des interfaces de suivi de la consommation. À la manière d’un tableau de bord, cette utilisation domotique des compteurs intelligents permettrait au consommateur de constater la répartition de sa consommation électrique par pièce, appareil, etc., et de croiser cela avec des variables comme la période, le temps et la quantité afin de moduler et de gérer les flux d’énergie au sein de sa maison.
 
Par ailleurs, en dehors de ces questions de flux d’énergie, une autre problématique pourrait être résolue. Il s’agit de la sécurisation des installations, notamment par des informations sur l’état par des contrôles réguliers de chaque partie de la chaîne de distribution. Intel dispose déjà d’une partie opérative à cet effet, en utilisant les moyens que possède sa filiale McAfee (entre autres fournisseuses de solutions antivirus à destination des ordinateurs et des appareils mobiles). De la conception de ces nouveaux compteurs à leur utilisation à des fins de sécurité, il n’y a donc qu’un pas.