Au lieu de les augmenter, la pandémie fait chuter les ventes de préservatifs






12 Janvier 2022

Lorsque la pandémie a éclaté, au premier trimestre 2020, le leader mondial de la fabrication de préservatifs ne s’inquiétait pas : il jugeait au contraire que, pour son entreprise et son secteur, c’était une bonne nouvelle. Il avait même anticipé une croissance à deux chiffres des ventes… mais il n’aurait pas pu être plus éloigné de la réalité.


Les ventes de préservatifs en chute libre

Pixabay/Bru-nO
Dans un entretien accordé au journal économique japonais Nikkei, Goh Miat Khat, PDG de Karex, leader mondial des préservatifs représentant environ 20 % du marché, revient sur l’impact de la pandémie sur son entreprise. Alors que début 2020 Karex prévoyait une forte croissance des ventes du fait du télétravail et des confinements, c’est tout l’inverse qui s’est produit.

Loin d’augmenter, les ventes ont chuté de 40% sur deux ans, estime Karex. L'entreprise a même changé sa production pour y intégrer des gants en latex afin de compenser la baisse des ventes. Les raisons de cette chute sont multiples et à la fois liées à des changements d’habitude de consommateurs privés… que de commandes institutionnelles.

Moins de sexe dans le monde… mais aussi moins de prévention

Alors que Karex estimait que les couples allaient augmenter leur activité sexuelle et qu’ils auraient préféré se protéger pour éviter une grossesse durant la période incertaine de la pandémie, finalement ce ne fut pas le cas. La fermeture des hôtels, l’interdiction des voyages et les confinements ont réduit les rencontres, notamment extra-conjugales.

L’industrie de la prostitution aussi en a pris un coup : les maisons closes ont été fermées, tandis que le tourisme sexuel, comme le tourisme d’une manière générale, a fortement chuté.

Mais, surtout, ce sont les commandes d’associations, ONG et pouvoirs publics qui ont été fortement réduites : chaque année, les institutions distribuent des milliards de préservatifs durant les campagnes de prévention contre les MST, IST et tout particulièrement le Sida. Mais avec la pandémie, ces campagnes aussi ont été mises en berne, et donc la distribution avec elles.