Chaleur : dans les logements mal isolés, 1 Français sur 2 souffre






22 Aout 2024

En 2023, la France a traversé l'une des années les plus chaudes de son histoire, dévoilant une problématique jusque-là sous-estimée : la chaleur excessive dans les logements. Selon un rapport de la Fondation Abbé Pierre, plus de la moitié des Français ont souffert de températures trop élevées dans leurs habitations.


La réalité des "logements bouilloires" dangereux pour la santé

Le rapport de la Fondation Abbé Pierre publié le 22 août 2024 met en lumière un phénomène préoccupant : les "logements bouilloires". En 2023, 55% des Français ont déclaré avoir ressenti une chaleur excessive dans leur domicile durant l'été, avec un quart d'entre eux évoquant des épisodes récurrents. Les principales causes identifiées sont les défauts d'isolation thermique, l'absence de systèmes de ventilation efficaces, et le manque de protections solaires comme les volets ou les stores. Les immeubles en milieu urbain, où l'effet d'îlot de chaleur accentue les températures, sont particulièrement touchés. Dans certaines villes, la différence de température avec les zones rurales peut atteindre jusqu'à 10 degrés Celsius.

Les répercussions de cette situation sur la santé publique sont plus qu’inquiétantes. Le rapport révèle qu'environ 5 000 décès ont été attribués à la chaleur en France en 2023, dont une grande majorité parmi les personnes âgées de plus de 75 ans. Cette surmortalité est directement liée à l'incapacité des logements à maintenir des conditions de vie supportables pendant les vagues de chaleur.

Il faut s’inquiéter de la chaleur lors de la rénovation énergétique

Outre les personnes âgées, d'autres groupes sont également vulnérables : les jeunes adultes, souvent locataires de petits appartements mal isolés, et les familles à faible revenu, qui n'ont pas les moyens de réaliser des travaux d'amélioration.

Face à ce constat, la Fondation Abbé Pierre appelle à une révision des priorités en matière de rénovation énergétique. Jusqu'à présent, les efforts se sont principalement concentrés sur la réduction des consommations hivernales et la lutte contre les passoires thermiques pour éviter le froid. Or, la montée en puissance des vagues de chaleur impose une adaptation urgente des logements aux conditions estivales. Le rapport recommande d'intégrer systématiquement des mesures contre la chaleur dans les projets de rénovation énergétique, notamment pour les bâtiments anciens. Parmi les propositions figurent l'installation de protections solaires, l'amélioration de l'isolation des murs extérieurs, et la création d'espaces de végétation pour atténuer l'effet d'îlot de chaleur.