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Commençant d’abord par critiquer le fait d’avoir été critiqué, la Commission indépendant sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase) a tout de même reconnu quelques limites dans sa méthode statistique. Et alors que la presse mondiale dans son ensemble a relayé le chiffre de 330 000 victimes et que c’est ce dernier qui est retenu publiquement, la commission reconnait les limites de l’exercice.
« Le rapport d'experts répond d'ailleurs à la question « est-il possible d'extrapoler, à partir de 171 personnes victimes (…) dans l'échantillon, un nombre total de victimes s'élevant à 330.000 (…) en population générale ? » Si l'extrapolation - le fait de multiplier ces 171 réponses de personnes s'affirmant victimes, par la population actuelle, homme et femme, pour obtenir les 330.000 - est rigoureuse, c'est l'échantillon de sondage du départ qui leur pose problème parce qu'il introduirait plusieurs « biais » dans ce chiffre spectaculaire. La méthode « Access panel » choisie pour « sélectionner les enquêtés », écrivent les cinq experts, « fait subsister un risque de biais d'estimation inhérent à la méthode elle-même » mais « sans qu'il soit possible d'en déterminer l’ampleur ». Et concluent : « Quoique fragiles, les ordres de grandeurs mesurés dans l'enquête pour les violences sexuelles dans l'Église semblent plausibles » mais « pour fiabiliser les estimations, il serait néanmoins souhaitable dans l'avenir que ces résultats soient confirmés par d'autres enquêtes recourant à des échantillons aléatoires » », rapporte Le Figaro .
Mais d’un point de vue de la méthode, les experts vont encore plus loin, continue le quotidien : « Autre source de «biais» soulevé par l'équipe d'experts : le taux de non-réponse au sondage qui a servi à l'étude de la CIASE est «très fort» ce qui en ferait un «échantillonnage non contrôlé». Ce qui leur fait écrire en conclusion générale: «On ne peut pas assurer qu'il n'existe pas un biais significatif affectant ces estimations», même si l'Ifop et l'Inserm aux commandes de ce sondage sur la pédophilie dans l'Église se sont conformés, «selon l'information» donnée à ces experts, aux «bonnes pratiques» de la profession de sondeurs qu'ils détaillent. Mais « en la circonstance, on ne peut pas exclure que le biais soit significatif car rien ne peut garantir que l'Access panel, [la méthode et la sélection des sondés, NDLR] ne présente pas de structure déséquilibrée» quant à « la probabilité d'être abusé» chez les personnes interrogées. »
Lire en intégralité l’article du « Figaro »
« Le rapport d'experts répond d'ailleurs à la question « est-il possible d'extrapoler, à partir de 171 personnes victimes (…) dans l'échantillon, un nombre total de victimes s'élevant à 330.000 (…) en population générale ? » Si l'extrapolation - le fait de multiplier ces 171 réponses de personnes s'affirmant victimes, par la population actuelle, homme et femme, pour obtenir les 330.000 - est rigoureuse, c'est l'échantillon de sondage du départ qui leur pose problème parce qu'il introduirait plusieurs « biais » dans ce chiffre spectaculaire. La méthode « Access panel » choisie pour « sélectionner les enquêtés », écrivent les cinq experts, « fait subsister un risque de biais d'estimation inhérent à la méthode elle-même » mais « sans qu'il soit possible d'en déterminer l’ampleur ». Et concluent : « Quoique fragiles, les ordres de grandeurs mesurés dans l'enquête pour les violences sexuelles dans l'Église semblent plausibles » mais « pour fiabiliser les estimations, il serait néanmoins souhaitable dans l'avenir que ces résultats soient confirmés par d'autres enquêtes recourant à des échantillons aléatoires » », rapporte Le Figaro .
Mais d’un point de vue de la méthode, les experts vont encore plus loin, continue le quotidien : « Autre source de «biais» soulevé par l'équipe d'experts : le taux de non-réponse au sondage qui a servi à l'étude de la CIASE est «très fort» ce qui en ferait un «échantillonnage non contrôlé». Ce qui leur fait écrire en conclusion générale: «On ne peut pas assurer qu'il n'existe pas un biais significatif affectant ces estimations», même si l'Ifop et l'Inserm aux commandes de ce sondage sur la pédophilie dans l'Église se sont conformés, «selon l'information» donnée à ces experts, aux «bonnes pratiques» de la profession de sondeurs qu'ils détaillent. Mais « en la circonstance, on ne peut pas exclure que le biais soit significatif car rien ne peut garantir que l'Access panel, [la méthode et la sélection des sondés, NDLR] ne présente pas de structure déséquilibrée» quant à « la probabilité d'être abusé» chez les personnes interrogées. »
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