Des robots-origami autonomes






8 Aout 2014

Aux États-Unis, des chercheurs de Harvard et du MIT, ont réussi à créer un robot-origami qui bouge seul.


La métamorphose. Il faut trois étapes. Quatre minutes. Sans aucune aide, un robot construit sur le principe des pliages en origami prend forme. Il est question ici d’un carré de plastique. Tout seul, il va se muer, bouger, osciller, avant de prendre forme, et de se mettre en branle.
 
À l’origine de cette invention, des chercheurs de Harvard aux États-Unis et du MIT, le Massachusetts Institute of Technology. La démonstration est saisissante. Bien-sûr, elle n’est pas aussi impressionnante que les machines Transformers qui passent de l’état de dinosaure à celui de tractopelle… Pourtant, la mutation de ce carré de plastique est spectaculaire : il se lève et devient une créature capable de se mouvoir sur ses quatre pattes.
 
Les chercheurs, et notamment, Erik Demaine, ont été inspirés par l’art du pliage japonais, appelé origami, expliquent-ils dans la revue Science. Le but est de mettre en avant les techniques capables de joindre facilement des pièces complexes. Par ailleurs, leur création est une façon de montrer que la conception d’un modèle plat coûte moins cher que des exécutions en 3D.
 
Ainsi, leur robot-origami qui n’a pas de nom, a la capacité de convertir  une pièce de format bidimensionnel, comme celui d’une feuille de papier, en un format tridimensionnelle plus élaboré. Ce robot, pèse 80 grammes et fait environ vingt centimètres de large. Son centre de gravité est bas. Il est situé à un centimètre du sol. Dans le cas de ce robot, les chercheurs ont réussi à le plier sans utiliser leurs doigts.

Les plis ont en effet été rendus possibles en étant chauffés par un courant électrique de 100 degrés. De quoi donner la possibilité à l’articulation, sous la chaleur, de se crisper puis de se relâcher. Elle permet ainsi à deux pièces distinctes de se rapprocher et fait office de charnière. Concrètement, le robot-origami a été créé à partir d’une tranche de polystyrène qui a une mémoire de forme, c’est à dire qu’elle la retrouve après avoir changé d’aspect, de papier et de polymère.

Sur cette «feuille», des circuits électriques sont intégrés. Ils permettent au courant de passer, et par là-même à la chaleur de circuler. Une fois qu’elle est chaude, la tranche de papier, se met toute seule à se plier et à se déplier. L’assemblage est donc automatique. Par ailleurs, un programme informatique a été imaginé. Il sert à déterminer la situation des plis et leurs courbures.

Sur chaque modèle, vingt-huit charnières aident le robot à se mouvoir en l’articulant. La bestiole se déplace à environ 5, 5 centimètres par seconde. Si ça n’en fait pas un bolide, elle est capable de pivoter de 30 degrés en une seconde. Dans tous les cas, les chercheurs projettent sur ce petit robot, des applications beaucoup plus ambitieuses que la simple course poursuite dans un laboratoire : entre autres, des appareils spatiaux, qui envoyés plats dans l’espace, pourraient s’y déployer…