Dette : on marche sur la tête






23 Juin 2015

Phénomène éditorial, le livre, On marche sur la dette, vient d’entrer dans la liste des meilleures ventes « essais ». Sa particularité : c’est un humoriste, Christophe Alévêque qui s’attaque à un sujet pour le moins sérieux et casse-gueule.


Traiter l’économie avec humour. C’est un peu la recette miracle du petit précis On marche sur la dette. Publié le 7 mai dernier, avec un premier tirage de 8 000 exemplaires, son éditeur, La Martinière, en est déjà à sa troisième réimpression. Résultat, les ventes atteignent 20 000 exemplaires. Et le bouche à oreille aidant, il vient de faire une entrée remarquée, dans la liste des meilleures ventes de Livres Hebdo, catégorie « essais et documents. »
 
Malgré le thème casse-gueule, c’est un humoriste, Christophe Alévêque qui s’attelle au sujet, aidé par le documentariste Vincent Glenn. L’idée, et elle marche, était de prendre ce sujet à bras le corps pour en faire un genre de show, un happening « politico-burlesque » disent les auteurs. « Le tour de la dette en 80 minutes » est ainsi lancé. C’est la Fête de la dette, événement réel, qui s’est tenu pour la seconde fois cette année, au mois de mai à Paris. 
 
Pour en revenir au livre qui est arrivé dans un deuxième temps, il promet l'impossible quand il s'agit de la dette : « vous allez enfin tout comprendre. » Les auteurs insistent : « si nous avons réussi à comprendre, vous comprendrez aussi ! » Bingo. Pourquoi ? Parce que sur un sujet compliqué, ils font cohabiter pédagogie et humour. Et comme ils s’adresseraient aux nuls en dettes, ils décortiquent toutes les questions que le commun des mortels est susceptible de se poser : « dette publique et dette privée, transactions virtuelles, crise des subprimes, inflation », rapporte Livres Hebdo. Eux-mêmes, le disent : « nous avons décidé d’enquêter comme si nous étions des illettrés en matière d’économie et de dettes. »
 
Résultat, les auteurs se rangent du côté des pointures de l’Économie, Thomas Piketty en tête, ou celui des Économistes atterrés, qui fustigent les égarements du système. L’humour est parfois grinçant, même s'il reste dans la mesure du raisonnable. On comprend pourtant que les sanctions prévues par les experts font encore plus peur que la dette elle-même ! Une façon de vulgariser les grands principes de l’économie et de fixer un autre point que celui que spécialistes et experts, comme des magiciens, aimeraient nous faire regarder ! Un travail militant, « une leçon de démocratie » avance même Livres Hebdo. Dans tous les cas, un essai dans l’esprit du Capital au XXIème siècle de Thomas Piketty, en beaucoup plus accessible et… court !
 
On marche sur la dette, Christophe Alévêque et Vincent Glenn, (La Martinière).