E-commerce : Temu face à la pression de Bruxelles






14 Octobre 2024

La plateforme de vente en ligne Temu, filiale du géant chinois Pinduoduo, fait l'objet d'une attention particulière de la part de la Commission européenne. En octobre 2024, Bruxelles a de nouveau réclamé des explications concernant la vente de produits illégaux sur le site, mettant en cause la sécurité des consommateurs européens. Mais pourquoi Temu est-elle sur la sellette et que doivent savoir les utilisateurs européens avant d’acheter sur cette plateforme à bas prix ?


Des produits non conformes et des risques pour la santé

Depuis plusieurs mois, la Commission européenne surveille de près les activités de Temu. La plateforme, qui connaît un succès fulgurant grâce à ses prix cassés et son catalogue varié, est accusée de permettre la mise en vente de produits non conformes aux normes européennes. Parmi les produits ciblés, on retrouve des jouets, des articles électroniques et d'autres biens susceptibles de poser des risques pour la santé des consommateurs ou de ne pas respecter les critères de sécurité imposés par l’Union européenne.

L’inquiétude porte sur le fait que certains vendeurs réapparaissent régulièrement sur la plateforme, même après avoir été signalés pour la vente de produits illégaux. Selon Bruxelles, les mesures prises par Temu pour prévenir cette situation sont jugées insuffisantes. Or, pour les consommateur, cette absence de mesure signifie qu’acheter sur Temu comporte un risque de se procurer des articles qui n'ont pas subi les tests de conformité européens.

La régulation européenne au cœur des enjeux

La Commission européenne ne s'arrête pas là. Sous le cadre du Digital Services Act (DSA), un règlement entré en vigueur en 2023, Temu, comme d'autres plateformes numériques, doit respecter des règles strictes en matière de transparence et de sécurité pour opérer sur le territoire européen. Le DSA impose notamment aux plateformes ayant plus de 45 millions d’utilisateurs mensuels de veiller à ce que leurs systèmes de recommandation de produits soient transparents et que les consommateurs soient clairement informés de l'identité des vendeurs.

Le problème avec Temu réside dans le manque de transparence sur les vendeurs. Les associations de consommateurs, notamment via la plainte déposée par 17 organisations européennes en mai 2024, dénoncent le fait que les acheteurs ne peuvent pas toujours vérifier qui se cache derrière les produits mis en vente. Comment, dans ces conditions, être certain que ce que l'on achète respecte bien les standards de sécurité en vigueur ? Les jouets ou les articles électroniques non conformes, par exemple, pourraient comporter des substances dangereuses ou ne pas fonctionner selon les normes de sécurité électrique, ce qui pourrait engendrer des accidents.

Si Temu ne répond pas de manière satisfaisante aux demandes de la Commission européenne d’ici la date limite du 21 octobre 2024, elle pourrait faire face à des sanctions financières. Le DSA prévoit des amendes qui peuvent atteindre jusqu'à 6% du chiffre d'affaires annuel mondial de la plateforme en cas de non-respect des obligations imposées.