Energie : réduire les factures des ménages a coûté très cher à l’Etat






25 Juillet 2024

Les prix de l’énergie en France ont connu une hausse inédite ces dernières années, contraignant l'État à intervenir pour protéger les consommateurs. Ces interventions, sous forme de boucliers tarifaires pour le gaz et l’électricité, ont aidé les ménages à payer moins cher, mais ont eu des conséquences lourdes sur le budget de la France.


Un bouclier tarifaire pour protéger les ménages

Face à la flambée des prix de l’énergie, exacerbée par la reprise économique après la pandémie de Covid-19 et les tensions géopolitiques, le gouvernement français a instauré des boucliers tarifaires pour limiter les augmentations des factures d'électricité et de gaz des ménages. Ces mesures ont permis de stabiliser les coûts pour les consommateurs, évitant ainsi une hausse brutale des dépenses énergétiques.

Toutefois, les boucliers tarifaires ont représenté une dépense considérable pour l'État. Entre 2022 et 2023, le coût total de ces mesures s'est élevé à 26,3 milliards d’euros. Très précisément, le coût se divise en 21,5 milliards d’euros pour l’électricité et en 4,8 milliards d’euros pour le gaz.

Grâce aux recettes générées par les énergies renouvelables, le coût net des boucliers tarifaires pour l'État a été réduit à 20,4 milliards d’euros. Les énergies renouvelables ont en effet rapporté 5,9 milliards d’euros à l'État en 2022 et 2023, compensant partiellement les dépenses engagées pour maintenir les prix de l’énergie à un niveau abordable pour les consommateurs.

Les coûts pour l’État resteront élevés en 2024 et 2025

En plafonnant les prix de l’énergie, le gouvernement a aidé les ménages à mieux gérer leurs dépenses courantes. Cette stabilisation des coûts énergétiques a été bénéfique pour de nombreuses familles, en particulier celles disposant de revenus modestes, qui auraient autrement eu du mal à payer leurs factures d’énergie. Les boucliers tarifaires ont également bénéficié aux très petites entreprises (TPE) abonnées aux tarifs réglementés.

Les coûts resteront élevés encore quelques années. Pour l'année 2024, la Commission de Régulation de l'Énergie (CRE) prévoit des charges de service public de l’énergie à hauteur de 4,2 milliards d’euros. Mais, bonne nouvelle, la CRE anticipe un retour à des charges publiques de 8,9 milliards d’euros en 2025, un niveau comparable à celui d’avant la crise énergétique de 2020.