Il y a tout juste cinq ans, plus de 150 chefs d’Etat ont signé le fameux Accord de Paris, engageant leurs pays respectifs à réduire significativement leurs émissions de gaz à effet de serre pour lutter contre le réchauffement climatique. Pour y parvenir, certains, dont la France, ont entrepris une véritable transition écologique afin de transformer en profondeur notre société et la rendre plus verte. Parmi les nombreux secteurs concernés par cette transition énergétique, celui des transports fait l’objet d’une attention toute particulière. Sans doute parce que, selon le rapport CITEPA 2019, ce secteur est celui qui contribue le plus aux émissions de gaz à effet de serre de notre pays. Il est vrai qu’hormis le rail, tous les autres transports sont très majoritairement assurés par des produits pétroliers. C’est pour cela que tous les acteurs de ce secteur réfléchissent depuis plusieurs années déjà à des solutions pour rendre leur activité plus écologique, avec plus ou moins de réussite selon le mode de transport.
Transport aérien : l’écologie a du mal à décoller
Atteindre une croissance neutre en carbone à partir de 2020 pour arriver, en 2050, à une réduction de 50 % de ses émissions de carbone par rapport aux niveaux de 2005, tel était l’engagement pris l’industrie du transport aérien lors d’une réunion de l’Organisation de l’aviation civile internationale en 2009. Depuis, les progrès réalisés par l’industrie aéronautique ont permis de réduire de moitié les émissions de CO2 à chaque vol, mais c’est encore insuffisant. Le problème, est qu’actuellement, aucune solution n’allie écologie, possibilité technologique et logique commerciale. Ainsi, tous les spécialistes du secteur s’accordent à dire qu’on n’est pas près de voir un avion de ligne 100% électrique au-dessus de nos têtes, car les batteries actuelles pèsent bien trop lourd. Quant aux biocarburants, non seulement ils coûtent trois fois plus cher que le kérosène, mais en plus leur production en masse nécessiterait d’importants investissements dans l’appareil de production. Enfin, si Airbus a dévoilé en septembre dernier trois concepts d’avions propulsés à l’hydrogène, ils ne voleront pas demain puisque l’avionneur n’envisage pas une mise en service avant 2035.
Transport maritime : le développement durable à la dérive
Comme dans l’aérien, les acteurs du transport maritime se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. En 2018, l’Organisation Maritime Internationale (OMI) fixait même un objectif de réduction de 50% d’ici à 2050 par rapport au niveau de 2008 et prévoyait, à terme, leur élimination progressive. Reste que, dans les faits, cet objectif semble bien difficile à atteindre. Dans une économie mondialisée où 90% des marchandises sont transportés par des bateaux de plus en plus gros et de plus en plus polluants, le défi est – sans mauvais jeu de mots - titanesque. « Même en utilisant des estimations prudentes pour la croissance du commerce, une baisse totale de 50 % du CO2 d'ici à 2050 ne peut être obtenue qu'en améliorant l'efficacité énergétique de la flotte mondiale d'environ 90 %. Cela ne sera possible que si une grande partie de la flotte utilise des carburants zéro carbone commercialement viables », prévient Simon Bennett, le secrétaire général adjoint de la Chambre internationale de la marine marchande. Actuellement responsable de 3% des émissions de gaz à effet de serre, le secteur maritime pourrait voir ce chiffre bondir à 17% d’ici à 2050 si rien n’est fait. Heureusement, de nombreux acteurs du secteur cherchent des solutions pour faire baisser leur empreinte carbone : bateaux à voiles chez Neoline, Airseas, Beyond the sea ou encore Zephyr & Borée, gaz naturel liquéfié pour le français GTT ou hydrogène chez ABB Marine International et Energy Observer … toutes les pistes sont étudiées mais pour l’instant, ces technologies restent marginales quand elles ne sont pas tout bonnement encore au stade de projet.
Transport routier : ça roule pour le développement durable !
S’il est celui qui contribue le plus aux émissions de gaz à effet de serre dans son secteur, le transport routier est aussi celui qui a le plus avancé sur la voie du développement durable. Il faut dire qu’à tous les niveaux, les acteurs de ce domaine d’activité se mobilisent pour faire en sorte d’apporter leur pierre à l’édifice vers un réseau plus écologique. C’est vrai du côté des constructeurs automobiles qui, aujourd’hui, proposent quasiment tous des véhicules électriques, y compris les marques de luxe comme Porsche ou Maserati. Mais c’est surtout du côté des routes elles-mêmes, et en particulier des autoroutes, que de nombreuses initiatives sont prises par les sociétés concessionnaires d’autoroutes (SCA) pour réduire de manière significative les émissions de gaz à effet de serre et décarboner leur activité. C’est le cas, notamment, de Vinci Autoroutes, qui a développé le concept d’autoroute bas carbone. L’idée est de favoriser les déplacements partagés et l’offre d’énergie décarbonée, en installant des bornes de recharge électrique sur les aires de repos, en créant des hubs multimodaux ou en réservant des voies au covoiturage. Tous ces axes de développement sont déjà mis en œuvre avec la région PACA – présidée par Renaud Muselier – en fer de lance, qui a signé avec Vinci Autoroutes une convention pour parvenir à la « neutralité carbone » à l’horizon 2050.
Les SCA ne se contentent pas d’agir sur les moyens de « verdir » les déplacements des usagers sur leurs voies. Elles sont aussi constamment en recherche de solutions pour rendre leur activité moins polluante, notamment au moment de la construction des infrastructures autoroutières. Pour cela, plusieurs d’entre elles ont choisi d’aller vers des matériaux plus écologiques. Déjà, en 2018, ASF avait utilisé un enrobé 100% recyclé, mis au point par Eurovia, pour rénover un kilomètre de chaussée sur l’autoroute A10. De son côté, en septembre dernier, le groupe Eiffage a construit une chaussée expérimentale de 260 mètres sur la RN205, qui relie l’A40 à Chamonix et au tunnel du Mont-Blanc, avec un enrobé à l’empreinte carbone neutre. Par ailleurs, les SCA s’intéressent de près à un outil révolutionnaire baptisé BIM pour Building information modeling, que l’on peut traduire par Modélisation des informations du bâtiment. Utilisé à bon escient pour concevoir et construire des ouvrages tels que des autoroutes, ce BIM, et en particulier l’utilisation du BIM 6D qui traite tout ce qui concerne le développement durable sur un chantier, peut engendrer une réduction des émissions de gaz à effet de serre allant jusqu’à 85% sur toute la durée de vie du projet. Enfin, parce qu’elles préparent déjà l’autoroute du futur, une autoroute forcément plus respectueuse de l’environnement, les SCA lorgnent avec beaucoup d’intérêt vers la route solaire Wattway mise au point par Colas et la route à énergie positive Power Road. Qui sait si, à l’avenir, l’autoroute ne sera pas électrique ?
Transport aérien : l’écologie a du mal à décoller
Atteindre une croissance neutre en carbone à partir de 2020 pour arriver, en 2050, à une réduction de 50 % de ses émissions de carbone par rapport aux niveaux de 2005, tel était l’engagement pris l’industrie du transport aérien lors d’une réunion de l’Organisation de l’aviation civile internationale en 2009. Depuis, les progrès réalisés par l’industrie aéronautique ont permis de réduire de moitié les émissions de CO2 à chaque vol, mais c’est encore insuffisant. Le problème, est qu’actuellement, aucune solution n’allie écologie, possibilité technologique et logique commerciale. Ainsi, tous les spécialistes du secteur s’accordent à dire qu’on n’est pas près de voir un avion de ligne 100% électrique au-dessus de nos têtes, car les batteries actuelles pèsent bien trop lourd. Quant aux biocarburants, non seulement ils coûtent trois fois plus cher que le kérosène, mais en plus leur production en masse nécessiterait d’importants investissements dans l’appareil de production. Enfin, si Airbus a dévoilé en septembre dernier trois concepts d’avions propulsés à l’hydrogène, ils ne voleront pas demain puisque l’avionneur n’envisage pas une mise en service avant 2035.
Transport maritime : le développement durable à la dérive
Comme dans l’aérien, les acteurs du transport maritime se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. En 2018, l’Organisation Maritime Internationale (OMI) fixait même un objectif de réduction de 50% d’ici à 2050 par rapport au niveau de 2008 et prévoyait, à terme, leur élimination progressive. Reste que, dans les faits, cet objectif semble bien difficile à atteindre. Dans une économie mondialisée où 90% des marchandises sont transportés par des bateaux de plus en plus gros et de plus en plus polluants, le défi est – sans mauvais jeu de mots - titanesque. « Même en utilisant des estimations prudentes pour la croissance du commerce, une baisse totale de 50 % du CO2 d'ici à 2050 ne peut être obtenue qu'en améliorant l'efficacité énergétique de la flotte mondiale d'environ 90 %. Cela ne sera possible que si une grande partie de la flotte utilise des carburants zéro carbone commercialement viables », prévient Simon Bennett, le secrétaire général adjoint de la Chambre internationale de la marine marchande. Actuellement responsable de 3% des émissions de gaz à effet de serre, le secteur maritime pourrait voir ce chiffre bondir à 17% d’ici à 2050 si rien n’est fait. Heureusement, de nombreux acteurs du secteur cherchent des solutions pour faire baisser leur empreinte carbone : bateaux à voiles chez Neoline, Airseas, Beyond the sea ou encore Zephyr & Borée, gaz naturel liquéfié pour le français GTT ou hydrogène chez ABB Marine International et Energy Observer … toutes les pistes sont étudiées mais pour l’instant, ces technologies restent marginales quand elles ne sont pas tout bonnement encore au stade de projet.
Transport routier : ça roule pour le développement durable !
S’il est celui qui contribue le plus aux émissions de gaz à effet de serre dans son secteur, le transport routier est aussi celui qui a le plus avancé sur la voie du développement durable. Il faut dire qu’à tous les niveaux, les acteurs de ce domaine d’activité se mobilisent pour faire en sorte d’apporter leur pierre à l’édifice vers un réseau plus écologique. C’est vrai du côté des constructeurs automobiles qui, aujourd’hui, proposent quasiment tous des véhicules électriques, y compris les marques de luxe comme Porsche ou Maserati. Mais c’est surtout du côté des routes elles-mêmes, et en particulier des autoroutes, que de nombreuses initiatives sont prises par les sociétés concessionnaires d’autoroutes (SCA) pour réduire de manière significative les émissions de gaz à effet de serre et décarboner leur activité. C’est le cas, notamment, de Vinci Autoroutes, qui a développé le concept d’autoroute bas carbone. L’idée est de favoriser les déplacements partagés et l’offre d’énergie décarbonée, en installant des bornes de recharge électrique sur les aires de repos, en créant des hubs multimodaux ou en réservant des voies au covoiturage. Tous ces axes de développement sont déjà mis en œuvre avec la région PACA – présidée par Renaud Muselier – en fer de lance, qui a signé avec Vinci Autoroutes une convention pour parvenir à la « neutralité carbone » à l’horizon 2050.
Les SCA ne se contentent pas d’agir sur les moyens de « verdir » les déplacements des usagers sur leurs voies. Elles sont aussi constamment en recherche de solutions pour rendre leur activité moins polluante, notamment au moment de la construction des infrastructures autoroutières. Pour cela, plusieurs d’entre elles ont choisi d’aller vers des matériaux plus écologiques. Déjà, en 2018, ASF avait utilisé un enrobé 100% recyclé, mis au point par Eurovia, pour rénover un kilomètre de chaussée sur l’autoroute A10. De son côté, en septembre dernier, le groupe Eiffage a construit une chaussée expérimentale de 260 mètres sur la RN205, qui relie l’A40 à Chamonix et au tunnel du Mont-Blanc, avec un enrobé à l’empreinte carbone neutre. Par ailleurs, les SCA s’intéressent de près à un outil révolutionnaire baptisé BIM pour Building information modeling, que l’on peut traduire par Modélisation des informations du bâtiment. Utilisé à bon escient pour concevoir et construire des ouvrages tels que des autoroutes, ce BIM, et en particulier l’utilisation du BIM 6D qui traite tout ce qui concerne le développement durable sur un chantier, peut engendrer une réduction des émissions de gaz à effet de serre allant jusqu’à 85% sur toute la durée de vie du projet. Enfin, parce qu’elles préparent déjà l’autoroute du futur, une autoroute forcément plus respectueuse de l’environnement, les SCA lorgnent avec beaucoup d’intérêt vers la route solaire Wattway mise au point par Colas et la route à énergie positive Power Road. Qui sait si, à l’avenir, l’autoroute ne sera pas électrique ?