Faux mail de police : une vingtaine de personnes arrêtées en France



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22 Juin 2023

Dix-huit personnes suspectées d’être derrière les faux mails de police ou de service d’enquête affirmant que les cibles sont convoquées pour des crimes de pédopornographie, pédophilie ou trafics sexuels.


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Nous en avons quasiment tous reçu au moins un. Un mail à la syntaxe approximative et aux logos de police recopiés qui se présente comme une convocation à un rendez-vous affirmant qu’ils sont poursuivis pour pédopornographie, pédophilie ou autres crimes sexuels. Alors que la plupart d’entre nous plaçons ces mails à la corbeille, il semble que certaines personnes soient tombées dans le piège en payant des fausses amendes. 

« Vendredi 23 juin, la section cyber du parquet de Paris, qui avait ouvert une enquête deux ans plus tôt, a annoncé une vague d’interpellations ciblant des personnes soupçonnées de participer au blanchiment des fausses amendes payées par les victimes de ces escroqueries. En France, 18 suspects ont été interpellés cette semaine, principalement en région parisienne, mais aussi au Mans et dans la région lyonnaise. Ils sont poursuivis pour blanchiment et escroquerie en bande organisée. Une interpellation a également eu lieu en Belgique, le tout pour un préjudice estimé à plus de 3,3 millions d’euros », raconte Le Monde.

Les montages des escrocs ont été dévoilés par les enquêteurs. Des comptes en banque étaient ouverts en France puis d’autres personnes intervenaient pour accaparer les fonds. Le parquet a précisé suspecter un pilotage de l’escroquerie depuis la Côte d’Ivoire. « En juin 2022, on recensait en France plus de 150 000 signalement faits à la plate-forme Pharos et plus de 300 dépots de plainte pour des arnaques à la fausse convocation, mais le nombre réel de victimes reste inconnu. Les autorités ont, dès l’explosion de ce mode opératoire, fortement communiqué pour alerter les potentielles victimes, car les dégâts psychologiques peuvent être très graves pour les personnes ciblées : six enquêtes sont ouvertes sur des personnes s’étant suicidées, potentiellement après avoir fait l’objet de ce type d’escroquerie », appuie le quotidien français.

Précisant que les victimes connues avaient en moyenne 60 ans, le parquet n’a pas précisé si des enquêtes avaient été diligentées concernant ceux qui avaient payé les amendes sans discuter. Car si la plupart des personnes n’ayant rien à se reprocher ne paieraient pas une amende pour consultation de contenu pédopornographique ou trafic sexuel, on peut légitimement s’interroger sur les raisons qui ont poussé certains à paniquer et payer.