France Travail : les agressions et les incivilités contre les agents augmentent






26 Avril 2024

Les conseillers de France Travail, anciennement Pôle Emploi, doivent gérer de plus en plus de comportements agressifs, voire violents, de la part des demandeurs d’emploi. En 2023, le nombre d’agressions ou d’incivilités contre les agents est en forte hausse.


​Les conseillers de France Travail en première ligne face aux violences

En 2023, les agences de France Travail témoignent d'une recrudescence des violences avec plus de 16 000 incidents signalés, soit une hausse de 12 % par rapport à l'année précédente. Les agressions verbales dominent les statistiques avec près de 6 885 cas enregistrés, reflétant une hostilité de plus en plus prégnante des demandeurs d'emploi. Sans oublier les 143 agressions d’agents recensées au cours de l’année 2023. Cet accroissement peut être attribué à plusieurs facteurs, dont la pression accrue sur les demandeurs d'emploi et les inquiétudes liées aux réformes de l'assurance chômage.

Parallèlement, les manifestations de détresse psychologique sont également en hausse, avec 3 040 expressions d'intentions suicidaires (Edis) enregistrées, triplant presque le chiffre depuis 2019. Ces données mettent en lumière non seulement la tension au sein des agences de France Travail, mais aussi le désespoir croissant des demandeurs d'emploi face à des situations économiques de plus en plus difficiles.

​Initiatives pour un environnement plus sécurisé

Face à cette montée de la violence, France Travail tente de réagir. Dès 2021, suite à l'assassinat tragique d'une conseillère à Valence (Drôme), des mesures préventives ont été renforcées. La mise en place de la vidéo protection et des formations spécifiques pour gérer les menaces de suicide sont en place. De plus, des exercices préparant à des intrusions armées sont désormais courants, visant à mieux préparer le personnel à réagir en cas d'urgence.

Ces initiatives, bien que nécessaires, ne suffisent pas à éliminer totalement le risque. Les syndicats soulignent que la tension liée au marché du travail et la pression exercée sur les chômeurs pour intensifier leurs recherches d'emploi contribuent à une atmosphère plus agressive.