France Travail : les offres d’emploi majoritairement fausses ?






2 Septembre 2024

Le 30 août 2024, la CGT Chômeurs Précaires a publié les résultats d’une enquête qui bouscule les certitudes sur l’efficacité de France Travail. Cette étude met en lumière un taux très élevé d'annonces d'emploi jugées illégales ou trompeuses.


Emploi : plus de la moitié des annonces non conformes

Selon l’enquête de la CGT, réalisée dans 11 villes françaises, 55 % des 1 844 offres d'emploi analysées sur France Travail sont jugées non conformes au Code du travail. Certaines offres induisent même les candidats en erreur sur les conditions réelles des postes, telles que des contrats à durée déterminée (CDD) présentés comme des tremplins vers des contrats à durée indéterminée (CDI), sans que cela ne reflète la réalité. La CGT dénonce également des annonces redondantes ou périmées, restées en ligne bien après que les postes ont été pourvus.

Ces chiffres contrastent fortement avec les données publiées par France Travail, qui avait estimé que seulement 7 % des offres sur son site présentaient des irrégularités. La divergence s’explique en partie par une différence méthodologique : là où France Travail a effectué un échantillonnage aléatoire sur l’ensemble de sa base de données, la CGT a adopté une approche plus ciblée, concentrant son analyse sur des secteurs spécifiques et des zones géographiques précises.

La privatisation du service public de l'emploi en faute ?

L'étude de la CGT ne se contente pas de pointer les défaillances dans la qualité des annonces. Elle critique également la tendance à la privatisation des missions du service public de l'emploi. Depuis plusieurs années, France Travail (auparavant Pôle Emploi) délègue une part croissante de ses responsabilités à des entreprises privées. Entre 2019 et 2023, cette privatisation a conduit à des contrats publics totalisant 1,648 milliard d’euros. La CGT dénonce une marchandisation du chômage.

L'un des principaux problèmes soulevés par l'étude concerne les partenaires privés de France Travail. Selon la CGT, 80 % des offres d'emploi publiées sur le site proviennent de ces partenaires, comme Hellowork et Jobijoba. Ces plateformes externalisées sont accusées de ne pas respecter les standards de qualité attendus pour des annonces d'emploi, laissant place à des pratiques peu scrupuleuses. Avec des conséquences pour les chômeurs : des heures perdues à postuler à des postes inexistants, une frustration face à l'absence de réponse des employeurs, et une défiance envers les institutions publiques censées les aider. 30% des demandeurs d'emploi interrogés déclarent avoir subi un stress en raison de ces pratiques.