Grosse amende européenne contre Mondelez, le fabricant de Lu, Côte d'Or et Milka






24 Mai 2024

Bruxelles inflige une lourde amende de 337,5 millions d'euros à Mondelez pour entrave au commerce transfrontalier. Cette décision marque un coup dur pour le géant de l'agroalimentaire, propriétaire des marques Lu, Milka ou encore Côte d'Or.


Une entrave au commerce transfrontalier

Le géant de l'agroalimentaire Mondelez, connu des consommateurs pour ses marques très populaires (Milka, Oreo, Toblerone…), a été sanctionné par la Commission européenne. Bruxelles a infligé une amende de 337,5 millions d'euros à l'entreprise pour pratiques anticoncurrentielles. Cette décision découle d'une enquête approfondie ouverte en janvier 2021 par l'exécutif européen.

L'enquête a révélé que Mondelez avait « entravé le commerce transfrontalier de produits à base de chocolat, de biscuits et de café entre les États membres, en violation des règles de concurrence de l'UE ». Selon Margrethe Vestager, commissaire européenne à la Concurrence, l'entreprise aurait « illégalement limité le commerce transfrontalier à travers l'UE afin de maintenir des prix plus élevés pour ses produits au détriment des consommateurs ». Ces pratiques, basées sur des accords illégaux et un abus de position dominante sur certains marchés, ont eu un impact direct sur le prix des produits alimentaires dans différents pays de l'UE.

Les actions de Mondelez ont contribué à des disparités de prix entre les États membres, réduisant ainsi la disponibilité des produits et augmentant les coûts pour les consommateurs européens. Margrethe Vestager a souligné l'importance du commerce transfrontalier pour réduire les prix et améliorer l'accès aux produits, surtout en période de forte inflation.

Mondelez surveillé de près

Cette amende de 337,5 millions d'euros, la neuvième plus lourde infligée par l'UE pour des pratiques anticoncurrentielles, intervient dans un contexte où l'inflation des prix alimentaires est une préoccupation majeure pour les ménages européens. Depuis 2022, la guerre en Ukraine a provoqué une flambée des prix à la consommation, exacerbant les tensions économiques et sociales. Les entreprises agroalimentaires, comme Mondelez, sont accusées d'avoir profité de cette situation pour augmenter leurs marges.

L'histoire de Mondelez remonte à la scission des activités de Kraft Foods en 2012. Basée à Chicago, l'entreprise détient plusieurs marques emblématiques qui sont présentes dans les foyers du monde entier. Cependant, cette récente sanction pourrait ternir l'image de la société et avoir des répercussions financières significatives.

Ce n'est pas la première fois que la Commission européenne sanctionne des pratiques anticoncurrentielles dans le secteur alimentaire. En mai 2019, le brasseur belgo-brésilien AB InBev avait déjà écopé d'une amende de 200 millions d'euros pour des faits similaires. La Commission européenne continue ainsi de surveiller de près les entreprises dominantes pour garantir une concurrence équitable et protéger les consommateurs.