L’Insee table sur un chômage à 9,7% fin 2020






7 Octobre 2020

L’économie française est diminuée, l’épidémie de covid-19 s’inscrit dans la durée. Tel est le constat dressé par l’Institut statistiques dans sa dernière note de conjoncture publiée le 6 octobre.


Le risque d’une pause, voire d’une rechute

Crédit : Pixabay
« Après le vif rebond associé au déconfinement (+ 16 % prévu au troisième trimestre, après – 13,8 % au deuxième et – 5,9 % au premier), l’activité économique pourrait ainsi marquer le pas en fin d’année sous l’effet de la résurgence de l’épidémie, estime l’INSEE. Dans un scénario où, au quatrième trimestre, les services les plus affectés (hôtellerie-restauration, services de transport, activités récréatives et de loisirs) reviendraient, après une embellie durant l’été, à leur niveau d’activité de juin dernier et où l’investissement resterait, par attentisme, à un niveau proche de celui du troisième trimestre, la croissance serait nulle en fin d’année. »  Dans ce cas de figure, le PIB français resterait, en fin d’année, 5 % en deçà de son niveau d’avant-crise, comme en moyenne pendant l’été.

Au final, ce seraient donc environ 840.000 emplois, dont près de 730.000 emplois salariés, qui seraient perdus en 2020. «  Le taux de chômage bondirait dès le troisième trimestre et atteindrait 9,7 % en fin d’année. L’inflation serait nulle en glissement annuel en décembre et limitée à un demi-point en moyenne annuelle en 2020. Compte tenu par ailleurs des divers dispositifs mis en place pour préserver les revenus, le pouvoir d’achat des ménages par unité de consommation ne baisserait « que » d’un point sur l’année 2020.»

Les métropoles pénalisées

Alors que des pans entiers de l’économie française demeurent à l’arrêt ou presque (tourisme, événementiel, aviation…), l’impact de la crise varie bien sûr selon les secteurs d’activité et les territoires. « Dans l’industrie, le secteur aéronautique a ainsi grandement contribué à la chute des exportations de biens manufacturés, explique l’Insee. Mais les services sont globalement plus affectés que l’industrie : en particulier, l’hébergement-restauration, les transports de voyageurs et les activités culturelles, qui représentent au total, dans leur partie marchande, de l’ordre de 8 % de la valeur ajoutée, apparaissent pénalisés de manière potentiellement durable et devraient concentrer au second semestre l’essentiel des pertes d’emplois.»

Enfin, « si l’activité touristique des résidents français a pu durant l'été retrouver voire dépasser son niveau de l’an passé dans certaines régions littorales ou peu densément peuplées, les métropoles ont à l’inverse été pénalisées par le recul des dépenses des touristes français, conjugué à la forte chute du nombre de touristes étrangers. »