La France perd ses usines : un coup dur pour la réindustrialisation






23 Septembre 2024

Entre avril et août 2024, la France a vu plus d'usines fermer que s'ouvrir. Alors que le pays tentait de se réindustrialiser, ces fermetures d'usines marquent un frein important dans la dynamique amorcée depuis plusieurs années. Que s’est-il passé pour que la France perde en compétitivité industrielle alors qu’elle espérait inverser la tendance ?


Un solde industriel négatif : une tendance préoccupante

La période d’avril à août 2024 a vu la fermeture de 47 usines en France, contre seulement 37 nouvelles implantations. Ce bilan, selon le cabinet Trendeo, révèle une perte nette de 10 sites industriels. C'est un véritable choc pour la réindustrialisation française qui avait amorcé un retour en force depuis 2016. Les fermetures d’usines se sont accélérées ces derniers mois, avec notamment des fermetures marquantes comme celle du site Bosch en Haute-Savoie. Derrière ces chiffres, c’est la compétitivité de la France qui est en jeu, d'autant plus que ces fermetures s’accompagnent souvent de pertes d’emplois et d’une fragilisation du tissu économique local.

Plusieurs facteurs expliquent cette vague de fermetures. L’incertitude politique de ces derniers mois a créé un climat défavorable aux investissements. Mais il ne s’agit pas uniquement de politique. L’inflation, la hausse des taux d’intérêt, et la concurrence des États-Unis et de la Chine, soutenus par des politiques d’investissements massifs, ont également contribué à ce recul. En parallèle, la fin du plan France Relance, qui avait été une bouffée d'oxygène pour les entreprises industrielles, a laissé un vide difficile à combler


Les conséquences sur l’emploi industriel

Si les fermetures d’usines augmentent, cela a bien sûr un impact direct sur l’emploi. Selon les données de Trendeo, 1 640 emplois industriels ont été perdus entre juin et septembre 2024, malgré une création nette de 10 950 emplois au premier semestre. Ce chiffre est toutefois en forte baisse par rapport à 2023, à 44 %. Les secteurs les plus touchés sont notamment l’aéronautique et l’électronique, qui souffrent de restructurations importantes. Pour l’industrie automobile, la transition vers l’électrique est douloureuse, entraînant des licenciements massifs chez les sous-traitants.

Malgré ce bilan en demi-teinte, tout n’est pas perdu pour l’industrie française. Le nouveau ministre de l’Économie, Antoine Armand, a réaffirmé son engagement à poursuivre les politiques de soutien à l’industrie. Mais pour que la France réussisse à inverser cette tendance, un soutien politique fort sera nécessaire. 



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