La suppression d’un jour férié : une solution pour la sécurité sociale en difficulté ?






28 Octobre 2024

La France pourrait envisager de supprimer un jour férié pour soutenir le financement de la Sécurité sociale. Alors que le pays traverse des difficultés budgétaires et que les besoins en financement des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) se font de plus en plus pressants, plusieurs voix s'élèvent pour proposer cette solution. Le sujet revient régulièrement sur la table, notamment en 2024, à la suite d’un rapport du Sénat.


Sécurité sociale : une nouvelle journée de solidarité ?

La Sécurité sociale française, pilier du système de protection sociale, fait face à des déficits chroniques. La pandémie de Covid-19, suivie par une inflation persistante et une hausse des coûts de santé, a exacerbé cette situation déjà préoccupante. Les Ehpad, particulièrement touchés par la crise, nécessitent des investissements importants. En 2023, environ deux tiers des Ehpad étaient en déficit, un chiffre préoccupant qui continue d'augmenter.

À cela s’ajoutent les coûts supplémentaires liés à la revalorisation des salaires dans le secteur et aux dépenses courantes qui ne cessent de croître avec l’inflation. Ces établissements, qui prennent en charge environ 600 000 personnes âgées aujourd’hui, verront ce nombre augmenter fortement dans les prochaines années en raison du vieillissement démographique. Les projections montrent que la population dépendante pourrait croître de 46 % d'ici 2050, ce qui fait peser une pression financière accrue sur les structures d'accueil et sur la Sécurité sociale en général.

Pourquoi la suppression d’un jour férié ?

La suppression d’un jour férié, notamment dans le cadre de l’instauration d’une nouvelle "journée de solidarité", a été avancée comme une option pour générer des recettes supplémentaires. Le principe est simple : les salariés travailleraient une journée supplémentaire sans rémunération, et les employeurs verseraient des contributions destinées à financer des actions en faveur de l’autonomie des personnes âgées et des personnes en situation de handicap. Cette mesure, déjà mise en place en 2004 avec la première journée de solidarité, a permis de collecter environ trois milliards d’euros par an.

L’idée de supprimer un autre jour férié découle de la nécessité de trouver rapidement des fonds pour soutenir les Ehpad et plus largement pour combler les déficits de la Sécurité sociale. Le rapport sénatorial évoque un potentiel de 2,4 milliards d’euros supplémentaires, ce qui représenterait une bouffée d’air frais pour les finances publiques, sans pour autant imposer de hausse de la fiscalité directe sur les entreprises. Les particuliers, eux, paieront la facture en n’étant pas payés.