La vérité sur un verre d'alcool par jour : les illusions dissipées






20 Aout 2024

Depuis des décennies, la croyance que consommer un verre d'alcool, notamment de vin, chaque jour pourrait améliorer la santé, particulièrement celle du cœur, est profondément ancrée dans les esprits. Ce mythe repose sur le fameux "paradoxe français", qui suggère que les Français, malgré une alimentation riche en graisses, bénéficieraient d'une protection cardiovasculaire grâce au vin.


Décryptage d’un mythe sur l’alcool qui a la vie dure

L'idée que le vin, en raison de ses propriétés antioxydantes, pourrait prévenir les maladies cardiovasculaires a longtemps été soutenue par des études scientifiques. Ces recherches ont influencé les recommandations populaires, encourageant une consommation modérée d'alcool sous prétexte de bénéfices pour la santé. Mais ces études présentent des failles méthodologiques importantes.

Des chercheurs de l'Université de Victoria, dirigés par Tim Stockwell, ont réanalysé 107 études publiées entre 1980 et 2021. Leur conclusion, parue en juillet 2024, est sans équivoque : ces études surestiment les bienfaits de l'alcool en raison de biais, notamment la mauvaise classification des ex-buveurs malades parmi les "abstinents". Cette erreur entraîne des conclusions erronées, associant faussement l'abstinence à une espérance de vie réduite.

L’alcool est mauvais pour la santé

Les chercheurs canadiens ont donc démontré que les prétendus effets bénéfiques du vin sur la longévité sont infondés. Tim Stockwell souligne que "la plupart des études ignorent la trajectoire de consommation au cours de la vie, ce qui conduit à des interprétations biaisées".

Ces nouvelles conclusions doivent inciter les consommateurs à reconsidérer leur perception de l'alcool. Plutôt que de voir le vin comme un remède, il convient de reconnaître ses risques, y compris un potentiel accru de maladies comme le cancer et les troubles hépatiques. Il est crucial de privilégier des sources d'antioxydants sans les dangers associés à l'alcool, comme les fruits et les légumes.

Les autorités de santé publique devront également adapter leurs messages pour mieux refléter les risques réels de la consommation d'alcool, même modérée, et déconstruire les mythes persistants.