LaFerrari, un bolide « hors normes »
Crédit photo : Noebu
Plutôt habitués à des millésimes répondant aux noms plus évocateurs et ronflants comme F50, 288 GTO ou Enzo, les amoureux des séries limitées signées par la firme de Maranello trouveront sujet à débat quant à l'appellation de la dernière-née de Ferrari dans le segment des supercar. Avec son patronyme inattendu, cette LaFerrari est pourtant une création aboutie, symbolisant admirablement la production des quatre roues sportives d'exception du constructeur italien. Cette nouvelle signature de Ferrari est véritablement un évènement. Car, bien que la LaFerrari ne soit pas un modèle de rupture, sous son capot, toutes les particularités permettent de conclure que le constructeur a franchi un palier : mettre en avant sa riche expertise en Formule 1 en la transférant sur son nouveau bolide. Mais lorsque la firme italienne annonce qu'un dispositif d'hybridation y est opérationnel, la LaFerrari entre tout simplement dans le cercle très fermé des modèles « hors normes ».
Une supercar à la pointe de la technologie
Il y a une décennie, Ferrari émerveille la planète des amateurs d'automobiles sportives avec sa supercar Enzo. Avec l'apparition de cette LaFerrari, c'est une page qui se tourne de la plus belle des manières, les particularités et les performances de la nouvelle venue éclipsant l'intégralité de celles affichées par son illustre prédécesseur. Au niveau de la motorisation, la LaFerrari dispose tout d'abord du puissant V12 de 6,2 l descendant directement de l'incontournable F12 de la marque au cheval cabré. Ce moteur développe quelque 800 ch à 9 250 tr/min, pour un couple de 700 Nm. Aux côtés de celui-ci, Ferrari a eu la judicieuse idée d'introduire une autre technologie utilisée en Formule 1. Dénommé Kers, ce dispositif a déjà été aperçu en 2010 sur le concept 599 Hy-Kers. Il est en fait constitué d'une unité de propulsion électrique formée par deux moteurs : si le premier alimente les accessoires électriques de la supercar, le second est directement relié à son train arrière, fournissant dans ce cadre une puissance de 163 ch.
Une hybridation pour générer davantage de puissance
La particularité de ce système électrique est bien différente de celle constatée sur les modèles des marques concurrentes. Si la 918 Spyder de Porsche peut par exemple rouler essentiellement en mode électrique sur 25 km, Ferrari annonce que le groupe propulseur de son bolide a été pensé pour apporter une puissance supplémentaire, et non pour rouler sans le moteur classique. Pour fonctionner, les batteries du système Kers récupèrent ainsi de l'énergie via le système de freinage, ou lorsque le V12 enregistre un surplus de couple, en virage par exemple. Les deux moteurs cumulés de cette LaFerrari produisent finalement 963 ch de puissance et un couple pouvant atteindre les 900 Nm. Avec une transmission basée sur un dispositif à double embrayage et 7 rapports, ses performances sont redoutables, dont une vitesse de pointe supérieure à 350 km/h. Ainsi, à Maranello, atteignant les 100 km/h en moins de 3 secondes, cette supercar a devancé de 5 secondes le meilleur tour réalisé par l'Enzo. Côté consommation, la LaFerrari est par ailleurs moins gourmande de 40 % par rapport à son prédécesseur, et ses émissions de CO2 ne sont que de 330 g/km quand celles de l'Enzo sont de 545 g/km.
Une supercar destinée aux plus avertis
Pour couronner cette abondance technologique installée sur sa supercar, Ferrari n'a pas hésité à faire appel à de nouvelles têtes pensantes, en lieu et place du designer maison Pininfarina. Ainsi, arguments esthétiques et architecture de cette LaFerrari ont été orchestrés sous la houlette de Flavio Manzoni. Et l'ingéniosité est au rendez-vous : pour un poids équivalent à celui d'une Enzo, la LaFerrari embarque en outre les 150 kilos supplémentaires du système KERS. Ses dimensions sont celles d'un classique bolide de course : longueur de 4,70 m, largeur de 1,99 m, hauteur et empattement de 1,11 m et 2,65 m. La supercar ne cache d'ailleurs pas son style : l'esprit est orienté vers la sportivité. Avec une carrure souvent évocatrice de Formule 1, elle dispose d'éléments aérodynamiques actifs : diffuseurs, becquets, aubes et autres ailettes sont réglables, le tout sur une ossature formée d’une coque constituée de quatre différents types de carbone. À l'intérieur, le raffinement est au summum malgré le minimalisme des équipements apportés par le constructeur. Dédié aux collectionneurs et fins connaisseurs des produits de la firme italienne, la supercar LaFerrari sera produite à 499 exemplaires, dont chacun a déjà trouvé preneur pour 1,2 million d'euros l'unité.