Laurent Beccaria, l’éditeur de Valérie Trierweiler s’explique






17 Septembre 2014

C’est dans une lettre envoyée au magazine professionnel Livres Hebdo, que le très éthique et réputé intransigeant, Laurent Beccaria, le PDG des Arènes, la maison d’édition de « Merci pour ce moment » de Valérie Trierweiler, a choisi de se justifier.


Après Valérie Trierweiler et François Hollande, il est au centre du tsunami à la fois politique et éditorial provoqué par la parution, le 4 septembre dernier, de « Merci pour ce moment », le livre de l’ex-première dame. Il ? Lui ? C’est Laurent Beccaria, le PDG de la maison d’édition Les Arènes, et éditeur de Valérie Trierweiler. Dans une lettre adressée au magazine professionnel Livres Hebdo, il répond aux critiques.
 
Laurent Beccaria est un éditeur a l’excellente réputation. Salué unanimement dans le milieu, comme un déontologue et un éditeur de livres, souvent de témoignages, « éthiques ». Aujourd’hui, avec la publication du livre de Valérie Trierweiler, brulot pour certains ou « bien fait » pour d’autres, il doit faire face à des critiques qui arrivent de toutes parts. Et pourtant, le livre est un succès colossal, un phénomène éditorial, devrait-on préciser. Exceptionnel : en additionnant les différents tirages, se sont 590 000 exemplaires qui sont sortis des presses, en quinze jours. 300 000 ventes fermes, au minimum. Et des cessions à l'étranger, aussi diverses qu'en Italie, Espagne, Portugal, Roumanie, Vietnam, Pologne, Russie et Bulgarie. Aux États-Unis, ça négocie sec.
 
On ne sait pas si la lettre envoyée à Livres Hebdo va faire taire les critiques. Dans tous les cas, c’est un moyen pour l’éditeur de défendre son livre. Au passage, il raconte sa genèse. En février dernier, l’éditeur Florent Massot lui souffle à l’oreille que Valérie Trierweiler cherche une maison où publier. Le contrat se signe rapidement entre Les Arènes et l’ex-première dame, sans toutefois d’avance qui aurait cassé la baraque. En revanche, écrit Laurent Beccaria, « des droits d'auteurs confortables dans les habitudes de la maison. »
 
Le document explosif va sortir. Sans nègre comme on l’a dit, et sans passages censurés comme on l’a aussi répété récemment. De Valérie Trierweiler, Laurent Beccaria parle d’une femme « éprouvée, souvent épuisée » qui a besoin d’écrire d’abord ce texte pour elle, afin de se reconstruire. Pour le tirage initial, il décide, avec son équipe, de faire imprimer 200 000 exemplaires en Allemagne, ce qui est un chiffre « normal » pour un titre de non-fiction et un document de ce genre.
 
Ceci étant dit, ce document est unique en son genre. À part quelques privilégiés, tout le monde découvre le texte le jour de sa publication. Le lendemain, 145 000 exemplaires se sont écoulés et il est en rupture de stock dans la plupart des librairies. La machine médiatique s'emballe. Tenu secret pendant des mois, le livre de Valérie explose alors à la face du monde… et à celle de François Hollande.
 
« Merci pour ce moment » est devenu en un jour, « un objet de scandale ». Laurent Beccaria dénonce « la furie médiatique » qui a suivi, et le traitement de la presse, qui a fait du livre, une poubelle, « un torchon » dit-il. Sauf que oui, le livre décrédibilise la fonction présidentielle, montre un homme lâche, provoque la polémique, pose mille questions. Certes, mais ce n’est pas un torchon, et Laurent Beccaria, pas un éditeur de torchons.
 

Laurent Beccaria