Le tatouage olympique : une étrange règle pourrait coûter cher aux athlètes paralympiques






23 Aout 2024

Le 28 août 2024, Paris accueillera les Jeux Paralympiques qui se déroulent pendant deux semaines, événement tant attendu par les amateurs de sport du monde entier. Cependant, une règle obscure concernant les tatouages pourrait bien gâcher la fête pour certains athlètes. En effet, alors que les Jeux Olympiques sont souvent marqués par les célèbres anneaux olympiques tatoués fièrement sur la peau des sportifs, une étrange interdiction pourrait entraîner la disqualification des paralympiens arborant ce symbole.


Une règle méconnue qui surprend

Parmi les multiples règles qui régissent les compétitions paralympiques, une en particulier pourrait surprendre. La Commission Paralympique Internationale (IPC) interdit en effet tout « affichage corporel », ce qui inclut les tatouages des anneaux olympiques. En 2016, lors des Championnats Européens de natation de l’IPC à Funchal, au Portugal, le nageur paralympique britannique Josef Craig en a fait les frais. Ayant remporté sa série du 100 mètres nage libre catégorie S8, il a été disqualifié pour ne pas avoir couvert son tatouage olympique situé sur son torse. Craig, atteint de paralysie cérébrale, a été informé de cette règle, mais n’avait pas jugé nécessaire de masquer son tatouage. La sanction a été immédiate.

Cette règle place les athlètes paralympiques dans une situation délicate. D'un côté, le tatouage des anneaux olympiques est pour beaucoup un symbole de leur réussite, un témoignage indélébile de leur passage aux Jeux Olympiques. D'un autre côté, afficher ce symbole pourrait leur coûter cher, voire entraîner leur disqualification.

Vers un changement sur la règle des tatouages ?

La règle de l'IPC concernant les tatouages olympiques est unique en son genre. L’IPC se distingue du Comité International Olympique (CIO), qui ne voit pas de problème à ce que les athlètes exhibent leurs tatouages des anneaux olympiques. Cette divergence entre les deux comités suscite des interrogations et des critiques, d’autant plus que le logo en question, conçu par Pierre de Coubertin en 1913, est devenu un emblème universel du sport.

Les équipes et les athlètes sont informés de cette réglementation lors des réunions techniques précédant les compétitions, mais cela ne diminue pas la frustration ressentie par ceux qui doivent masquer un symbole aussi important pour eux. Les critiques dénoncent une règle rigide et déconnectée de la réalité des athlètes. Pour eux, il est difficile de comprendre pourquoi un symbole aussi fortement associé à l'esprit sportif est considéré comme une forme d'« affichage publicitaire ». Ils appellent à une révision de cette règle, arguant qu’elle nuit à l’expression personnelle des athlètes et à leur fierté d’avoir participé aux Jeux Olympiques.