Léger, le design






16 Juillet 2014

Design : alléger les matériaux sans rogner sur le confort et la résistance. Voilà, un challenge de poids pour les designers d’aujourd’hui et de demain.


Titanium Seat
Pour les designers, ces temps-ci, il y a des défis à relever : d’abord, rendre la matière plus légère, sans pour autant revenir sur la solidité et le confort. Ensuite, penser forme et esthétique sans mettre de côté l’écologie : les trois doivent fonctionner ensemble. Résultat, toutes les créations actuelles, qu’on parle de mobilier, de bâtiments, ou même de voitures, vont dans le même sens : l’épure. Et souvent, cette dernière, est rendue possible grâce à des matériaux innovants issus des derniers progrès technologiques, comme certaines fibres entrelacées d'une grande légèreté, qui réduisent le poids mais pas la résistance.
 
La légèreté semble être le maître mot du design ces jours-ci. Mais cette tendance, loin d’être éphémère, va perdurer. C’est un des grands défis à relever pour les designers du XXIème siècle. Dans l’aérien, ce concept marche à fond : par exemple, le siège en composite de carbone et de titane, Titanium Seat, de la société française Expliseat, représente une véritable rupture technologique avec le passé. Quatre kilos au bas mot pour un siège, contre 12 ou 13 en moyenne actuellement. Les commandes pleuvent.

Même chose chez Air France, qui a commandé au designer Jean-Marie Massaud, qui depuis ses premières réalisations, livre une recherche sur la synthèse, la réduction, et la légèreté, des pièces light pour son service à bord : chariots, seaux à champagne etc. Dans un entretien à M, le Magazine du Monde, il explique parfaitement : « Alléger c’est le sens du progrès ; nous nous inscrivons dans une quête de réduction de matière au service d’une augmentation des compétences. Aujourd’hui, la légèreté n’est plus synonyme de précarité ou de fragilité. »
 
Résultat, après un concept de chaise en plastique évidée (Magis), ou de Manned Cloud, un hôtel installé dans un dirigeable, on peut le dire aujourd’hui, la légèreté est la nouvelle manne. D’abord parce que la surconsommation des matières est un leurre, qui ne peut durer. Par ailleurs, les ressources, de plus en plus réduites, devront être dispatchées entre le plus grand nombre. C’est aussi simple que cela. Il va falloir faire avec ces contraintes. 

Du coup, la légèreté est le nouveau concept sur lequel planchent les designers : emballage à plat chez Ikea, recherche de matières, de composants et de structures poids-plume, procédés de fabrication allégés. Dans cette recherche, le designer britannique Bejamin Hubert a ainsi réalisé la table en bois la plus légère du monde, Ripple : 9 kilos pour 2, 5 mètres de long et  1 de large. Less is vraiment more, mais pas mort, et surtout dans ce sens, le dernier mot va au designer Jean-Marie Massaud : « Alléger c’est le sens du progrès. »