On a retrouvé l’épave du navire qui avait tenté d’avertir le Titanic






30 Septembre 2022

La nouvelle technologie utilisée pour identifier l’épave du Mesaba révolutionne l’archéologie sous-marine.


Un télégramme au Titanic jamais transmis

L’épave du « Mesaba » identifiée sur les images sonar (Photo : Bangor University)
Connaissez-vous le Mesaba ? Ce navire qui a fini par faire naufrage en mer d’Irlande en 1918, touché par une torpille lancée par un sous-marin allemand, est entré dans l’histoire. Mais il s’agit là de l’histoire d’un autre naufrage : celui du Titanic. C’est en effet ce navire qui avait envoyé au célèbre paquebot englouti un message qui aurait pu, aurait dû tout changer.

Que disait ce télégramme ? « De Mesaba au Titanic. Présence glace par 42° à 41° 25’ de latitude nord et 49° à 50° 30’ de longitude ouest. Avons aperçu beaucoup de glaces épaisses et nombreux gros icebergs, ainsi qu’un champ de glace. » Si le capitaine du Titanic avait lu ce message, son navire n’aurait jamais heurté l’iceberg qui lui fut fatal. Mais il ne le reçut jamais : le télégraphiste, trop occupé ce soir-là à gérer les télégrammes privés, ne l’a jamais transmis à la passerelle.

Un nouveau sonar multifaisceaux

Au-delà de l’histoire de ce bâtiment, c’est surtout la façon dont son épave a pu être identifiée qui va littéralement révolutionner l’archéologie sous-marine. En effet, si on a pu retrouver et identifier le Mesaba, c’est grâce à une nouvelle technique de recherche imaginée par des chercheurs de l’université de Bangor et celle de Bornemouth. Ce sonar multifaisceaux utilise des ondes sonores pour cartographier les fonds marins avec un niveau de précision si détaillé que l’on repère et reconnaît les épaves englouties sans même avoir à plonger.

Cette technique innovante a permis de localiser 270 épaves rien qu’en mer d’Irlande, sur une surface d’environ 20 000 kilomètres carrés. Il a ensuite suffi de les comparer à la base de données de l’Institut hydrographique britannique, entre autres pour pouvoir  mettre un nom sur une centaine d’épaves non identifiées, dont le Mesaba. « Avant nous ne pouvions plonger que sur quelques sites chaque année pour identifier visuellement les épaves, explique le Dr Innes McCartney, de l’université de Bangor. Ces sonars nous ont permis de développer un moyen relativement peu coûteux d’examiner les épaves. »