Plus de la moitié des Français se disent de la classe moyenne






7 Novembre 2024

En France, la classe moyenne est un sujet complexe qui dépasse la simple définition par le revenu. Une étude récente de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), publiée le 7 novembre 2024, met en lumière la façon dont les Français se perçoivent eux-mêmes au sein de la hiérarchie sociale. Plus de la moitié de la population, soit 55 %, s’identifie comme appartenant à cette catégorie qui a elle-même ses sous-catégories.


Classe moyenne : supérieur ou inférieure ?

La classe moyenne inférieure et supérieure se distingue non seulement par leur revenu mais aussi par des caractéristiques socio-professionnelles et des perspectives d’avenir différentes. D’après l’enquête de la DREES, 34 % des Français interrogés se voient appartenir à la classe moyenne inférieure, tandis que 21 % se reconnaissent dans la classe moyenne supérieure. Ces distinctions sont essentielles, car elles influencent les attentes vis-à-vis des politiques sociales et économiques. Seulement 7 % des Français affirment appartenir aux catégories aisées, alors que 30 % se situent dans des catégories modestes et 8 % se déclarent dans les catégories très modestes.

Les chiffres montrent également que le sentiment d’appartenance à la classe moyenne dépend largement du revenu, mais pas uniquement. Les professions intermédiaires représentent 31 % des personnes qui s’auto-déclarent de la classe moyenne. Cette proportion diminue chez les employés, qui constituent 27 %, et augmente chez les cadres et professions libérales, représentant 20 %. L’étude souligne également que le niveau de diplôme joue un rôle décisif. Un diplôme de l’enseignement supérieur augmente la probabilité de se percevoir comme faisant partie d’une classe plus élevée. À l’inverse, ceux qui perçoivent des revenus sociaux tels que le RSA ou des allocations de logement ont tendance à se positionner dans des catégories inférieures.

Le logement : signe distinctif de la classe moyenne supérieure

Le logement est un autre facteur influent. Les propriétaires, qu’ils soient accédants ou non, tendent à s’identifier plus souvent à la classe moyenne supérieure, tandis que les locataires se reconnaissent davantage dans les catégories inférieures. La configuration familiale joue également un rôle : les ménages en couple, surtout ceux avec enfants, se sentent plus souvent appartenir à une classe moyenne supérieure par rapport aux célibataires ou aux foyers monoparentaux.

L’un des aspects les plus frappants de cette étude est la relation entre la perception de la classe sociale et l’optimisme quant à l’avenir. Les personnes qui se considèrent de la classe moyenne supérieure se montrent plus confiantes quant à leur situation actuelle et future. Près de 57 % de cette catégorie estiment que leur situation est meilleure que celle de leurs parents au même âge. En comparaison, ce chiffre tombe à 40 % pour ceux qui se déclarent de la classe moyenne inférieure. De plus, l’optimisme quant à l’avenir de leurs enfants ou des générations futures est exprimé par 42 % des individus de la classe moyenne supérieure, contre seulement 33 % dans la tranche inférieure.

Ces données illustrent une fracture au sein même de la classe moyenne. La composante inférieure semble s’aligner davantage avec les attentes des catégories modestes, prônant une intervention accrue de l’État, notamment sur le plan économique et social. En effet, 22 % des membres de la classe moyenne inférieure souhaitent des politiques publiques plus interventionnistes, un pourcentage bien plus élevé que les 14 % de la classe moyenne supérieure qui partagent cet avis. Les attentes des classes aisées, quant à elles, se situent encore plus bas, avec une approche souvent plus libérale et moins dépendante des aides publiques.