Le tramway de Dijon (sous licence Creative Commons)
Histoire croisée du tramway et de la ville
Très répandu au début du 20ème siècle, le tramway a presque totalement déserté nos villes dans les années 50/60, en raison de l’essor de la voiture individuelle et du développement des réseaux de bus. Les rails sont démontés, et seules 3 villes (Lille, Marseille et Saint-Etienne) conservent leur tramway. Mais en moins de quelques décennies, les villes sont saturées par la circulation, et étouffées par la pollution. Les déplacements deviennent difficiles, l’environnement en pâtit : il faut repenser la ville. Une ville dans laquelle le tramway ne manque pas d’atouts.
Un moyen de transport efficace soutenu par la décentralisation
D’abord, parce qu’il fonctionne en site propre (avec des voies dédiées), le tramway jouit d’une régularité et d’une fiabilité qui le rapprochent du métro. Avec lequel il ne partage en revanche pas les coûts : « on peut dire qu’un projet de tram est trois à quatre fois moins cher qu’un métro », explique Philippe Ventéjol, de la RATP. En outre, il est plus rapide que le bus, et permet de transporter environ 5 fois plus de passagers. Par ailleurs, avec la décentralisation amorcée au début des années 80, les échelons locaux sont redevenus responsables de l’organisation des transports publics. Et ils plébiscitent rapidement le tramway, qui améliore l’offre de transport et l’attractivité de leurs villes. « Le tramway, c’est une signature de la ville, c’est un accès aux transports pour tous, c’est un accès à la modernité, et c’est un accès à l’image », résume Emmanuel Bois, d’Alstom. L’entreprise est l’une des plus importantes constructrices de tramways depuis 15 ans. 1500 véhicules de sa gamme Citadis sont en circulation dans le monde.
Le tramway : une mobilité durable
Mais en plus d’être un moyen de transport efficace, le tramway dispose d’un autre atout majeur à l’heure de la transition énergétique. Car comme les métros, les tramways, qui fonctionnent à l’électricité, « ne polluent pas là où ils circulent et émettent peu de CO² », rappelle le site de l’ADEME. Même s’il n’en est pas le seul outil, le tramway peut donc « contribuer à construire la ville durable dans les zones denses agglomérées », affirme Jacques Stambouli (1). L’expérience du tramway de Dijon illustre particulièrement bien cet aspect. Mis en service fin 2012, il a fait l’objet d’un partenariat public-privé entre le grand Dijon et la société Cofely Ineo. Spécialiste des systèmes électriques, énergétiques et numériques, Cofely Ineo est en charge pour 26 ans de la conception, la construction, la maintenance et du financement des équipements électriques, des systèmes de commandes et de la gestion de l’approvisionnement énergétique. L’optimisation énergétique est placée au cœur du partenariat : Cofely Ineo a intégré des systèmes de récupération de l’énergie de freinage des tramways, et a équipé de panneaux photovoltaïques le toit du centre de maintenance. Avec Keolis, l’exploitant du réseau, Cofely Ineo est également tenue de réaliser des bilans réguliers destinés à améliorer l’efficacité énergétique du tramway. Un partenariat qui permet donc, de façon tangible, d’inscrire le tramway de Dijon dans une politique de mobilité durable.
Le tramway dans la ville durable
Et d’ailleurs, la mise en place d’un tramway s’accompagne généralement d’une reconfiguration urbaine globale, favorisant aussi les mobilités douces. « Le tramway devient une aide pour reconstruire une ville de qualité en restaurant un paysage urbain souvent défiguré par la voiture », explique un rapport sur « Le renouveau du tramway en France » (2). Effectivement, le déploiement du tramway est généralement l’occasion de développer les axes verts, les pistes cyclables ou les voies piétonnes. Il faut rappeler qu’il a bénéficié aussi des réflexions menées dans le cadre de l’institution des Plans de Déplacements Urbains par la loi LOTI en 1982, et qui ont pour objectif de développer les transports collectifs et la mobilité douce. Mais le tramway permet aussi de mener à bien des politiques urbaines de développement ou de désenclavement des quartiers. Jean-Claude Antonini, le maire d’Angers, déclarait ainsi lors de l’inauguration du tramway de sa ville que celui-ci « a déjà contribué à embellir la ville, à lui redonner des couleurs. Il change notre regard sur les quartiers qu’il traverse ».
Quel avenir pour le tramway ?
Depuis que Nantes a réadopté le tramway en 1985, l’engouement qu’il suscite n’a pas faibli. Aujourd’hui, près de 30 villes en sont équipées ou sur le point de l’être. Les bilans positifs des villes qui ont franchi le cap et la bonne image qui lui est associée devraient confirmer la tendance. Même les villes moyennes s’y mettent : Besançon et Aubagne viennent de l’adopter. Et les innovations technologiques se poursuivent : intégration dans une démarche énergétique globale comme avec Cofely Ineo à Dijon, matériel roulant de moins en moins énergivore, véhicules recyclables (ceux d’Alstom le sont à 98 %), véhicules plus silencieux, tramways plus courts pour les villes plus petites, généralisation des planchers bas pour faciliter l’accessibilité, ou développement des systèmes d’alimentation par le sol (dont le premier fut installé à Bordeaux) qui permettent de se passer de caténaires… A n’en pas douter, le tramway est sur de bons rails.
(1) http://developpementdurable.revues.org/3579
(2) http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/11001-2_Renouveau-tramway-France_FR.pdf
Très répandu au début du 20ème siècle, le tramway a presque totalement déserté nos villes dans les années 50/60, en raison de l’essor de la voiture individuelle et du développement des réseaux de bus. Les rails sont démontés, et seules 3 villes (Lille, Marseille et Saint-Etienne) conservent leur tramway. Mais en moins de quelques décennies, les villes sont saturées par la circulation, et étouffées par la pollution. Les déplacements deviennent difficiles, l’environnement en pâtit : il faut repenser la ville. Une ville dans laquelle le tramway ne manque pas d’atouts.
Un moyen de transport efficace soutenu par la décentralisation
D’abord, parce qu’il fonctionne en site propre (avec des voies dédiées), le tramway jouit d’une régularité et d’une fiabilité qui le rapprochent du métro. Avec lequel il ne partage en revanche pas les coûts : « on peut dire qu’un projet de tram est trois à quatre fois moins cher qu’un métro », explique Philippe Ventéjol, de la RATP. En outre, il est plus rapide que le bus, et permet de transporter environ 5 fois plus de passagers. Par ailleurs, avec la décentralisation amorcée au début des années 80, les échelons locaux sont redevenus responsables de l’organisation des transports publics. Et ils plébiscitent rapidement le tramway, qui améliore l’offre de transport et l’attractivité de leurs villes. « Le tramway, c’est une signature de la ville, c’est un accès aux transports pour tous, c’est un accès à la modernité, et c’est un accès à l’image », résume Emmanuel Bois, d’Alstom. L’entreprise est l’une des plus importantes constructrices de tramways depuis 15 ans. 1500 véhicules de sa gamme Citadis sont en circulation dans le monde.
Le tramway : une mobilité durable
Mais en plus d’être un moyen de transport efficace, le tramway dispose d’un autre atout majeur à l’heure de la transition énergétique. Car comme les métros, les tramways, qui fonctionnent à l’électricité, « ne polluent pas là où ils circulent et émettent peu de CO² », rappelle le site de l’ADEME. Même s’il n’en est pas le seul outil, le tramway peut donc « contribuer à construire la ville durable dans les zones denses agglomérées », affirme Jacques Stambouli (1). L’expérience du tramway de Dijon illustre particulièrement bien cet aspect. Mis en service fin 2012, il a fait l’objet d’un partenariat public-privé entre le grand Dijon et la société Cofely Ineo. Spécialiste des systèmes électriques, énergétiques et numériques, Cofely Ineo est en charge pour 26 ans de la conception, la construction, la maintenance et du financement des équipements électriques, des systèmes de commandes et de la gestion de l’approvisionnement énergétique. L’optimisation énergétique est placée au cœur du partenariat : Cofely Ineo a intégré des systèmes de récupération de l’énergie de freinage des tramways, et a équipé de panneaux photovoltaïques le toit du centre de maintenance. Avec Keolis, l’exploitant du réseau, Cofely Ineo est également tenue de réaliser des bilans réguliers destinés à améliorer l’efficacité énergétique du tramway. Un partenariat qui permet donc, de façon tangible, d’inscrire le tramway de Dijon dans une politique de mobilité durable.
Le tramway dans la ville durable
Et d’ailleurs, la mise en place d’un tramway s’accompagne généralement d’une reconfiguration urbaine globale, favorisant aussi les mobilités douces. « Le tramway devient une aide pour reconstruire une ville de qualité en restaurant un paysage urbain souvent défiguré par la voiture », explique un rapport sur « Le renouveau du tramway en France » (2). Effectivement, le déploiement du tramway est généralement l’occasion de développer les axes verts, les pistes cyclables ou les voies piétonnes. Il faut rappeler qu’il a bénéficié aussi des réflexions menées dans le cadre de l’institution des Plans de Déplacements Urbains par la loi LOTI en 1982, et qui ont pour objectif de développer les transports collectifs et la mobilité douce. Mais le tramway permet aussi de mener à bien des politiques urbaines de développement ou de désenclavement des quartiers. Jean-Claude Antonini, le maire d’Angers, déclarait ainsi lors de l’inauguration du tramway de sa ville que celui-ci « a déjà contribué à embellir la ville, à lui redonner des couleurs. Il change notre regard sur les quartiers qu’il traverse ».
Quel avenir pour le tramway ?
Depuis que Nantes a réadopté le tramway en 1985, l’engouement qu’il suscite n’a pas faibli. Aujourd’hui, près de 30 villes en sont équipées ou sur le point de l’être. Les bilans positifs des villes qui ont franchi le cap et la bonne image qui lui est associée devraient confirmer la tendance. Même les villes moyennes s’y mettent : Besançon et Aubagne viennent de l’adopter. Et les innovations technologiques se poursuivent : intégration dans une démarche énergétique globale comme avec Cofely Ineo à Dijon, matériel roulant de moins en moins énergivore, véhicules recyclables (ceux d’Alstom le sont à 98 %), véhicules plus silencieux, tramways plus courts pour les villes plus petites, généralisation des planchers bas pour faciliter l’accessibilité, ou développement des systèmes d’alimentation par le sol (dont le premier fut installé à Bordeaux) qui permettent de se passer de caténaires… A n’en pas douter, le tramway est sur de bons rails.
(1) http://developpementdurable.revues.org/3579
(2) http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/11001-2_Renouveau-tramway-France_FR.pdf