Réseaux sociaux : la main dans le sac






31 Juillet 2014

Sur les réseaux sociaux, poster une vidéo ou une image figurant un délit fait office de preuve pour la justice, et constitue même une circonstance aggravante...


L’arroseur arrosé. Ça paraît surréaliste. Pourtant, de plus en plus de fraudeurs affichent leurs forfaits sur Internet, notamment sur les réseaux sociaux. Ce phénomène n’est pas isolé. Même, il semble prendre de l’ampleur. Des internautes postent en effet des photos ou des vidéos les montrant en train de commettre des actes malveillants.

Marche t-on sur la tête dans le monde virtuel ? En début de semaine, un père de famille aurait ainsi posté sur Facebook une photo de son enfant qu’il venait de frapper. Accablant. Avec cette photo, il a pu être arrêté. On se demande ce qui se passe dans la tête des gens. Heureusement, les posts figurant des infractions peuvent être saisies par les autorités. Plus largement, ils pourront servir de preuve à la justice. Et heureusement, le fait de se vanter sur Facebook représente déjà une circonstance aggravante. Les images publiées sont autant de preuves à charge contre ceux qui les postent.
 
Dans le cas d’infractions pénales, qu’il s’agisse de violences physiqus ou morales, la police peut saisir ces pièces. Elles peuvent ensuite être transmises aux autorités dans le cadre d’une enquête. Par ailleurs, la plateforme Internet de la police, Pharos, permet de dénoncer des contenus ou des attitudes inappropriés vus sur le Web.
 
Arnaud Mercier, chercheur sur les réseaux sociaux, et professeur en communication à l’Université de Lorraine, explique au site 20 Minutes.fr : « il existe une forme de vantardise malsaine sur Facebook. » Plus largement, selon certains psychanalystes, comme Serge Tisseron, les réseaux sociaux s’appuient sur le principe de «l’extimité». Ce nouveau concept 2.0 peut s’expliquer par le désir d’exhiber son intimité, de la mettre en scène en la rendant publique. Même si on a conscience d’avoir commis un délit, on le diffuse. Les réseaux sociaux permettent d’avoir une large audience, beaucoup plus importante, et différente que le réseau de relations de la vie réelle.
 
Poster une image de soi en train de commettre une infraction, d’une façon malsaine, cela donne une certaine visibilité. Cela implique que l’auteur de l’acte en retire une certaine fierté. Pour la sociologue américaine Danah Boyd, spécialiste de l’usage des réseaux sociaux par les adolescents, Internet n’est toutefois pas un « espace de liberté absolu ». Elle explique que Facebook est devenu un réseau socialement contrôlé, particulièrement par les parents. C’est pourquoi les plateformes comme Snapchat suscitent l’engouement. Plus transgressives, aucune trace des posts ne subsiste. De quoi publier encore des horreurs.