Snapchat : un petit tour et puis les photos s’en vont






16 Juin 2014

Ni vu ni connu. Snapchat, l’application américaine de partage de photos et de vidéos en ligne, mais pour une durée limitée, rencontre un énorme succès. En proposant cette approche temporaire, elle pourrait bien influencer les comportements futurs des internautes.


Pas de trace. Attention, une fois vues, ces photos vont s’autodétruire. En résumé, ce  pourrait être le concept de Snapchat, application californienne de partage de photos et de vidéos en ligne, créé en 2011 pour des plateformes mobiles. La particularité de Snapchat, et en même temps, c’est ce qui plaît, est que le temps de visualisation d’une photo ou d’une vidéo est très court. Ainsi, la visibilité varie entre une à dix secondes, ce qui est très peu. Ensuite, tout disparaît. Tout est supprimé du serveur même si évidemment, des captures d’écran sont possibles.
 
Les géants de l’Internet s'engouffrent dans ce registre. Ils planchent sur ce concept d’informations ou de photos capables de s'autodétruire. On peut citer les applications Blink ou bientôt, Slingshot pour Facebook. Leur point commun ? Que rien ne soit gravé dans le marbre. Tout doit disparaître. C’est pourquoi, comme une opération fantôme, le logo de Snapchat en figure un petit… sympathique au demeurant et a priori safe.

Avec plus de 700 millions de «snaps» échangés quotidiennement, Snapchat excite toutes les convoitises : Facebook et Google auraient cherché à racheter la société californienne. Evan Spiegel, le PDG, qui a moins de 25 ans, a décliné ces offres, pourtant comprises entre trois et quatre milliards de dollars...
 
À l’heure des sex tapes ou du paradoxe vie privée - réseaux sociaux, l’idée d’Evan Spiegel a fait mouche. Beaucoup d’applications s’en inspirent, que ce soient Tinder ou Path, qui surfent sur cette tendance des clichés éphémères. Yahoo n’est pas en reste. Il s’est emparé de  Meh Lab, une start-up, dont les applications concurrencent Snapchat ou Blink. Apple est également sur le coup, avec la nouvelle version de sa messagerie iMessage, qui promet des messages à la désintégration programmée.

La tendance n’est pas à fixer pour toujours les images ou les mots. En revanche, si l’évolution semble aller dans le sens d’une protection de la vie privée plus maîtrisée par les internautes eux-mêmes, la multiplication des applications permettant les photos éphémères, va vers une approche où la notion de mémoire a tendance à s’effacer. Même si au final, l'utilisateur aura probablement le choix. C'est lui qui décidera combien de temps il souhaite laisser en ligne photos et messages.