TES, la méga base de données des identités françaises qui inquiète



Journaliste pour VA Press. En savoir plus sur cet auteur



24 Février 2017

Le fichier « titres électroniques sécurisés » (TES) continue son chemin depuis l’annonce de son lancement à la Toussaint 2016. Le gouvernement a publié mi-février un arrêté qui en dit plus sur son déploiement. Un fichier qui en inquiète plus d’un et qui doit amener la Commission nationale de l’informatique et des libertés à rendre son avis sur la question le mois prochain.


ILD
Les identités de tout le monde dans un fichier. Une mesure qui inquiète nombre d’associations et de militants qui voient dans le développement d’outils sécuritaires des risques de dérives et de dénis des libertés individuelles. Baptisé TES pour « titres électroniques sécurisés », il s’agit d’un fichier qui doit s’ouvrir aux cartes d’identité et non plus aux seuls passeports pour finir par contenir les données biométriques de l’ensemble de la population. « Il était notamment reproché à ce fichier de collecter massivement des données biométriques sensibles, de créer un puissant outil dont les finalités pouvaient être élargies jusqu’à en devenir abusives, ou encore de représenter une cible de choix pour les pirates informatiques » résume Le Monde.

Fait étonnant, alors que le gouvernement avait annoncé des concessions avec notamment l’aspect facultatif, la mise en place de la mesure qui a été annoncée le 17 février ne prend pas en compte cette promesse. « Un décret en ce sens est parvenu à la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) qui devrait rendre un avis courant mars. Il prendra ensuite le chemin du Conseil d’Etat avant d’être publié. Pendant ce temps-là, le TES élargi commencera à être abondé en données biométriques issues des demandes de cartes d’identité. Quid des citoyens ne souhaitant pas voir leurs empreintes stockées dans ce « mégafichier » ? Dans un courrier aux préfectures daté du 30 janvier, le ministère suggère que les mairies « informent les usagers souhaitant user de cette faculté (…) de différer leur demande jusqu’à publication de ce texte » continue le quotidien. Certainament pas assez pour rassurer les plus inquiets. L’accélération du calendrier à quelques semaines des élections présidentielles accentue cette inquiétude.