S’il n’est pas question de saucisses dans ces 16 textes, on y rencontre des féministes malmenées, une famille hors normes, un infirme grivois, un sympathique livreur de scies qui sent la transpiration, une jeune femme qui part enterrer une tante adorée… Tara Lennart décrit la singularité de ses personnages avec délicatesse et franchise sans démagogie ni misérabilisme. Ces gens qu’elle invite dans votre espace, auxquels elle donne vie sous vos yeux, ce sont vos voisins, vos amis, vous, peut-être.
Une galerie de Polaroïds contemporains
« Mes personnages disent tous quelque chose de notre temps, bien sûr, mais de nous, aussi. J’ai cherché à montrer sans juger, à décrire sans prendre un autre parti que celui de l’humanité ». Avec humour, tendresse ou cynisme, Tara Lennart promène son lecteur dans une galerie de textes pensés comme des Polaroïds, ou des courts métrages. « Certaines photographies sont plus émouvantes qu’un livre de 400 pages, et c’est pour ça, aussi que la forme courte me plaît autant : pour chercher à cerner l’essentiel. »
Portait d’une époque sur le vif, Macadam Butterfly ne dissimule en rien les contradictions et les hésitations des individus qui portent les histoires, rien de leur vertige quand ils se penchent vers le précipice de leurs névroses ou, tout simplement, de leur quotidien. Dans ces textes, il est question de peur, d’amour, d’angoisse, de mort, de rêve, de désir, d’espoir. Comme dans la vie, la vraie, mais avec une touche de bienveillance et d’humour portés par un style enlevé.
Tara Lennart et la sensibilité américaine
Multi casquettes, Tara Lennart reconnaît une certaine hyperactivité culturelle, un appétit insatiable pour la nouveauté et la créativité. « Expositions, spectacles, pièces de théâtres, débats, concerts… Tout m’intéresse, me nourrit depuis enfant. J’ai le malheur d’avoir été éduquée dans la culture et une certaine rigueur intellectuelle, ça rend forcément très très curieux ». Passionnée de littérature depuis son plus jeune âge, Tara Lennart passe, à l’adolescence, des classiques français à la littérature américaine contemporaine. « En gros, j’ai fait Rimbaud-Dumas-Duras-Lovecraft-Salinger, plaisante-t-elle, et les premiers sont la faute de mes parents. Ensuite, j’ai plongé dans la littérature américaine, et spécialement les nouvelles, avec délectation. » De roman en roman, d’écrivain en écrivain découvert par association ou conseil, Tara Lennart se forge une connaissance de la littérature américaine par le meilleur cursus du monde : « En lisant ! Je reste Voltairienne, malgré mon adoration pour Bret Easton Ellis : cultive ton jardin, c’est valable pour tout. »
Aujourd’hui, elle voue une admiration sans limites à Raymond Carver, Amy Hempel, Flannery O’Connor, Joyce Carol Oates, Jim Harrison, Joan Didion et des dizaines d’autres, moins connus, parfois tout aussi touchants et justes. « Il y a une particularité dans la nouvelle américaine, c’est cette manière d’épingler une situation et d’en faire découler une fragilité parfois déroutante. Je n’ai jamais trouvé ailleurs cette manière de décrire les fracas émotionnels, les contradictions, la violence ou l’amour. Et ça peut autant venir de la plume de Jim Harrison que d’un ancien pompier volontaire qui a pris des cours d’écriture le soir ! » La liberté et l’absence de carcans, c’est ce qu’admire Tara Lennart dans cette littérature, elle qui s’amuse de pourtant n’être jamais encore allée aux USA. « Cette sensibilité, c’est ce que je cherche et aimerais affiner avec le temps. Même si pour ça je dois passer des heures dans mon potager, comme Jim Harrison. »
Avec ce premier recueil, Tara Lennart fait émerger une voix française aux consonances américaines.
Macadam Butterfly - Tara Lennart - Rue des Promenades. 250 pages, 16€
Une galerie de Polaroïds contemporains
« Mes personnages disent tous quelque chose de notre temps, bien sûr, mais de nous, aussi. J’ai cherché à montrer sans juger, à décrire sans prendre un autre parti que celui de l’humanité ». Avec humour, tendresse ou cynisme, Tara Lennart promène son lecteur dans une galerie de textes pensés comme des Polaroïds, ou des courts métrages. « Certaines photographies sont plus émouvantes qu’un livre de 400 pages, et c’est pour ça, aussi que la forme courte me plaît autant : pour chercher à cerner l’essentiel. »
Portait d’une époque sur le vif, Macadam Butterfly ne dissimule en rien les contradictions et les hésitations des individus qui portent les histoires, rien de leur vertige quand ils se penchent vers le précipice de leurs névroses ou, tout simplement, de leur quotidien. Dans ces textes, il est question de peur, d’amour, d’angoisse, de mort, de rêve, de désir, d’espoir. Comme dans la vie, la vraie, mais avec une touche de bienveillance et d’humour portés par un style enlevé.
Tara Lennart et la sensibilité américaine
Multi casquettes, Tara Lennart reconnaît une certaine hyperactivité culturelle, un appétit insatiable pour la nouveauté et la créativité. « Expositions, spectacles, pièces de théâtres, débats, concerts… Tout m’intéresse, me nourrit depuis enfant. J’ai le malheur d’avoir été éduquée dans la culture et une certaine rigueur intellectuelle, ça rend forcément très très curieux ». Passionnée de littérature depuis son plus jeune âge, Tara Lennart passe, à l’adolescence, des classiques français à la littérature américaine contemporaine. « En gros, j’ai fait Rimbaud-Dumas-Duras-Lovecraft-Salinger, plaisante-t-elle, et les premiers sont la faute de mes parents. Ensuite, j’ai plongé dans la littérature américaine, et spécialement les nouvelles, avec délectation. » De roman en roman, d’écrivain en écrivain découvert par association ou conseil, Tara Lennart se forge une connaissance de la littérature américaine par le meilleur cursus du monde : « En lisant ! Je reste Voltairienne, malgré mon adoration pour Bret Easton Ellis : cultive ton jardin, c’est valable pour tout. »
Aujourd’hui, elle voue une admiration sans limites à Raymond Carver, Amy Hempel, Flannery O’Connor, Joyce Carol Oates, Jim Harrison, Joan Didion et des dizaines d’autres, moins connus, parfois tout aussi touchants et justes. « Il y a une particularité dans la nouvelle américaine, c’est cette manière d’épingler une situation et d’en faire découler une fragilité parfois déroutante. Je n’ai jamais trouvé ailleurs cette manière de décrire les fracas émotionnels, les contradictions, la violence ou l’amour. Et ça peut autant venir de la plume de Jim Harrison que d’un ancien pompier volontaire qui a pris des cours d’écriture le soir ! » La liberté et l’absence de carcans, c’est ce qu’admire Tara Lennart dans cette littérature, elle qui s’amuse de pourtant n’être jamais encore allée aux USA. « Cette sensibilité, c’est ce que je cherche et aimerais affiner avec le temps. Même si pour ça je dois passer des heures dans mon potager, comme Jim Harrison. »
Avec ce premier recueil, Tara Lennart fait émerger une voix française aux consonances américaines.
Macadam Butterfly - Tara Lennart - Rue des Promenades. 250 pages, 16€