Titres-restaurant : pourra-t-on toujours faire les courses avec ?






24 Octobre 2024

Le 23 octobre 2024, la secrétaire d'État à la Consommation, Laurence Garnier, a annoncé que le gouvernement était favorable à la prolongation de l'utilisation des titres-restaurant pour les courses alimentaires, au-delà de 2024. Cette mesure, qui permet aux ménages d'utiliser ces titres pour acheter des produits non directement consommables tels que la farine, le riz ou la viande, a suscité des débats entre différents acteurs économiques. Si l'initiative est largement plébiscitée par les consommateurs, les restaurateurs, eux, expriment leurs inquiétudes.


L’extension de l’utilisation des titres-restaurant pour les courses : un soutien au budget des ménages

Depuis 2022, dans un contexte d'inflation galopante, l'État a permis l’utilisation des titres-restaurant pour faire des courses alimentaires, une mesure qui a rencontré un large succès auprès des Français. À l’origine, ces titres étaient exclusivement dédiés à la restauration, mais face à l'augmentation du coût de la vie, le gouvernement a décidé de les rendre utilisables dans les grandes surfaces pour des produits non directement consommables.

La prolongation envisagée jusqu'en 2025 vise à continuer de soulager le budget des ménages, en leur offrant la possibilité de dépenser ces titres dans un cadre élargi. En effet, les usagers peuvent acheter des produits de base, essentiels pour leur alimentation, ce qui constitue un levier de soutien du pouvoir d'achat.

La prolongation de l’usage des titres-restaurant pour les courses n’est pas encore définitivement adoptée, mais le gouvernement s’est montré favorable à cette mesure. Laurence Garnier a rappelé que les parlementaires travaillent actuellement sur une proposition de loi qui pourrait officialiser cette prolongation. "Aujourd’hui, ce que je peux vous dire est que le gouvernement est favorable à prolonger cette dérogation", a-t-elle affirmé au Parisien.

Une opposition ferme des restaurateurs

Malgré les avantages évidents pour les consommateurs, cette mesure est loin de faire l’unanimité. Les restaurateurs, par la voix de Thierry Marx, président de l’Umih, premier syndicat du secteur, se sont fermement opposés à cette extension. Pour eux, les titres-restaurant ont été créés pour soutenir la consommation dans les établissements de restauration, et non pour être utilisés dans la grande distribution. Marx qualifie cette décision de "scandale" et estime que les restaurateurs perdent une manne financière évaluée à 576 millions d'euros à cause de cette extension. Il demande un retour à une utilisation stricte des titres dans les restaurants.

Dans le même sens, le Groupement des Hôtelleries & Restaurations de France (GHR) reconnaît l'intérêt de cette mesure pour le pouvoir d’achat des consommateurs, mais appelle à ne pas systématiquement diriger tous les titres vers les supermarchés. Selon eux, la reprise du secteur de la restauration pourrait en pâtir, d’autant plus que l’inflation semble marquer une pause.