Une fatwa de religieux émiratis interdit les voyages sur Mars






26 Février 2014

En réaction à la médiatisation du projet Mars One, l’autorité religieuse des Emirats Arabes Unis a rendu publique une fatwa, avis religieux. Selon les clercs, ce genre de voyage s’apparente au suicide, interdit par l’Islam.


DR Mars One
L’aller simple de Mars One est jugé non conforme à l’Islam par l’Autorité générale des Affaires islamiques des Emirats Arabes Unis. Le mercredi 20 février, cette autorité de l’Islam institutionnel de la fédération a souhaité donner sa vision religieuse du projet de télé réalité qui défraie la chronique.
 
Lancé en février 2013 par une société hollandaise, le projet d’installation d’une colonie sur mars a reçu la candidature de plus de 200 000 personnes de 140 pays. D’après les chiffres de Mars One, environ 500 candidats seraient issus de pays à majorité musulmane.

L’aller simple équivaut à un suicide

Les religieux de l’Autorité générale des Affaires islamiques expliquent qu’il existe « de véritables risque pour la survie ». Le projet n’étant en lui-même bon, ils concluent que s’engager dans cette aventure s’apparente à un suicide. « Dans l'éventualité où les astronautes ne survivraient pas à leur mission, ils subiraient alors la même peine infligée à ceux qui se suicident, à savoir, une éternité en enfer » expliquent-ils.
 
Le péché que représente le suicide est issu du Coran, sourate 4 verset 29 « Et ne vous tuez pas vous-mêmes. Allah, en vérité, est Miséricordieux envers vous ». L’interprétation des religieux repose donc sur le fait que, selon eux, un tel voyage revient à décider de mourir. Pour rappel, une fatwa, étant donné la complexité et la multiplicité des branches de l’Islam, est un avis qui ne concerne que les musulmans qui reconnaissent l’autorité des religieux qui l’émettent.
 
Les responsables de la communication de Mars One ont répondu le lendemain de l’émission de la fatwa. Dans les colonnes du Telegraph ils ont expliqué que le Coran « encourage les musulmans à sortir et voir les signes de la création de Dieu « dans les cieux et sur la Terre » ». Ils ont ensuite cité l’exemple de l’explorateur marocain et musulman Ibn Battuta qui n’a cessé de voyager pendant 29 ans.