Urgences : un été en surchauffe






16 Aout 2023

L'été 2023 marque une nouvelle crise pour les urgences en France. Confrontés à des défis sans précédent, les services d'urgence sont en état d'alerte, avec une situation jugée plus préoccupante que l'été précédent. Les zones touristiques, habituellement épargnées, sont également touchées, mettant en lumière la gravité de la situation.


Un été sous tension en raison de plusieurs facteurs

Selon Marc Noizet, président de Samu-Urgences de France, la situation des urgences est plus critique que l'été dernier. Contrairement à l'année précédente où seules certaines « zones rouges » étaient concernées, cette année, tous les départements français sont touchés. Cette crise s'étend même aux zones touristiques en pleine saison, comme Les Sables-d’Olonne ou Arcachon, où des structures temporaires ont dû être mises en place sur les parkings des hôpitaux pour alléger les urgences.

À Saint-Tropez, le service d'urgence a même failli fermer. Des fermetures temporaires de SMUR (Service Mobile d'Urgence et de Réanimation) ont également été signalées. Par exemple, autour d'Angers, sept SMUR ont été fermés pendant le week-end prolongé du 15 août, mettant en péril les interventions vitales.

Des professionnels à bout de souffle

Les professionnels de santé tirent la sonnette d'alarme. Gilles Jourdain, chef du SMUR des Hauts-de-Seine, a révélé qu'un nourrisson de deux mois a dû être transféré à Rouen faute de lits en réanimation pédiatrique en Île-de-France. Les équipes ont cherché en vain un lit adapté dans les cinq services d'Île-de-France compétents pour ce type de soins. Le Dr Jourdain souligne que les tensions en matière de personnel soignant sont telles que la situation dégradée de l'hiver persiste et se fait ressentir dès l'été.

Les autorités semblent impuissantes face à cette crise. De plus, la régulation de la rémunération des intérimaires, bien que nécessaire, a aggravé la situation. Les assistants de régulation médicale (ARM), premiers interlocuteurs lors des appels au SAMU, sont également en grève dans 69 des 100 « centres 15 » départementaux. Ils dénoncent une mauvaise rémunération, des problèmes d'avancement de carrière et un manque d'adéquation entre leur nombre et le flux d'appels. Marc Noizet appelle à une action rapide pour répondre à ces problématiques.