cc/flickr/r KoFahu meets the Mitropa
Le Blackphone, dont la vente a été annoncée et dont le prix devrait tourner aux alentours de 630 dollars (environ 460 euros), promet, garantit même la protection de vos données les plus sensibles. Il empêche les programmes de surveillance du monde entier d’écouter vos conversations, de capter vos données personnelles, vos mots de passe, le numéro de vos contacts, etc…
Naturellement, c’est là une réponse aux révélations d’Edward Snowden qui a dévoilé au grand jour ce que plus ou moins tout le monde savait que les services secrets faisaient : espionner. Mais tant que ça restait du ressort des blockbusters d’Hollywood, on se disait naïvement que ça ne pouvait pas tomber sur nous. En fait, si : la NSA écoute nos conversations, lis nos mails, regarde nos chats (nos « tchats » bien entendu, même si sans doute elle regarde aussi nos chats via nos webcams) et ainsi de suite.
Avec le Blackphone, rien de tout ça ne pourra plus arriver… du moins en théorie. Car il s’agit d’un smartphone ultrasécurisé développé par la société spécialisée en protection de vie privée Silent Circle et dont le test, réalisé par Ars Technica, a été plus que concluant. La protection des données des utilisateurs est bien réelle et efficace et l’utilisation du smartphone en question reste simple.
Maintenant, sur le fond, il y a quand même quelque chose d’étrange : pourquoi avoir besoin d’une telle protection de nos données ?
On va avoir droit à une sorte de paradoxe : la journée on va utiliser un smartphone ultra-sécurisé et le soir notre ordinateur portable confortablement installés sur le canapé. Et cet ordinateur ne sera pas du tout aussi sécurisé que le smartphone. Du coup, en fait, ça ne sert à rien.
D’autant plus qu’à moins d’être un chef d’état, un ministre, un industriel du Cac 40 et ainsi de suite, donc d’être en possession de secrets industriels ou institutionnels voire militaires, ce smartphone ne s’adresse finalement qu’à des gens qui ont quelque chose à cacher non ? Quelque chose de grave, qui plus est ! Car ne vous méprenez pas : la NSA s’en fout royalement de vos aventures avec votre collègue, de votre facture de garagiste un peu gonflée ou du fait que vous n’ayez pas payé une tablette de chocolat restée au fond du chariot lors de vos courses de la veille.
Maintenant, forcément, si vous êtes un tueur à gages, il peut vous être utile… mais sans doute vous avez déjà en votre possession des outils bien meilleurs qu’un « smartphone ultra-sécurisé grand public » (ça sonne un peu comme un oxymore) pour masquer vos agissements. Non ?