​La République autoproclamée du Haut Karabakh va procéder à sa dissolution



Journaliste pour VA Press. En savoir plus sur cet auteur



28 Septembre 2023

La République autoproclamée et très peu reconnue à l’international du Haut Karabakh va procéder à sa dissolution. Issue d’un vieux conflit territorial avec l’Azerbaïdjan, cette enclave arménienne est menacée par des exactions depuis que la dernière offensive azérie a donné lieu à un cessez le feu.


Creative Commons - Pexels
Inquiets concernant des massacres ou exactions de la part des forces azéries, nous assistons à la fin d’un des conflits territoriaux issus de l’ex URSS. Le président de la République auto proclamée du Haut Karabakh vient d’annoncer l’auto dissolution du pays. « Le décret de Samvel Chakhramanian, annonce la dissolution « de toutes les institutions et organisations gouvernementales (…) au 1er janvier 2024 » et établit qu’en conséquence « la république du Haut-Karabakh [Artsakh, de son nom arménien] cesse d’exister ». Les séparatistes arméniens ont subi en vingt-quatre heures une défaite militaire qui les a contraints à capituler face à l’Azerbaïdjan, mercredi 20 septembre, dont ils avaient fait sécession à la chute de l’URSS, il y a plus de trente ans. L’Arménie, qui les a soutenus pendant ces décennies, n’est pas intervenue militairement cette fois-ci, ouvrant la voie à la réintégration de l’enclave au territoire de l’Azerbaïdjan », annonce Le Monde.
 
Marqué par le traumatisme du génocide perpétré par la Turquie au début du XXème siècle, la diaspora arménienne ainsi que de nombreuses association de défense des droits de l’homme se sont inquiétés du sort réservé aux civils. « La population arménienne de l’enclave a, quant à elle, entamé un exode. Environ 65 000 personnes, soit la moitié de ses 120 000 habitants, ont fui en quelques jours, craignant des représailles azerbaïdjanaises, bien que Bakou ait promis de respecter leurs droits. Le gouvernement arménien n’a pu loger pour l’heure que 2 850 personnes, ce qui laisse présager d’une crise humanitaire. « L’Arménie manque de ressources et ne pourra pas y arriver sans une aide de l’étranger », estime l’analyste politique Boris Navasardian, interrogé par l’Agence France-Presse. Selon lui, cette situation « va avoir de sérieuses répercussions sur la scène politique » sur fond de « mécontentement généralisé ». Dans son décret de dissolution de la république autoproclamée, le dirigeant séparatiste souligne qu’une fois les conditions du retour de la région sous le contrôle de l’Azerbaïdjan connues, les habitants et les réfugiés pourront « individuellement prendre la décision de rester ou de revenir dans le Haut-Karabakh » », relaye le quotidien français.