Nous les avons aimées dans nos vingt ans, nous les avons observées avec respect et admiration pendant vingt ans, elles continuent à nous illuminer depuis vingt ans. Emblématiques de New York avec d’autres constructions exceptionnelles, telles que le Chrysler Building ou naturellement l’Empire State, elles sont devenues dans leur simplicité architecturale et leur histoire uniques au monde et ne disparaîtront jamais de nos pensées.
Elles reflétaient et amplifiaient la lumière éclatante, même hivernale, enveloppant une ville située sur la latitude de Porto et de Naples. Au cœur de Wall Street, elles s’intégraient dans le paysage urbain et déversaient leur population d’une ville dans la ville dans le Sud de Manhattan, celui de la musique et des arts. C’est d’abord elles que l’on voyait quand l’on sortait des galeries d’art de Soho ou des clubs de jazz de Greenwich village.
Au terme de la traversée de l’Atlantique, elles étaient la première vision de la réussite d’une humanité répandue sur un immense continent. Elles étaient une pièce maîtresse du Sky Line incomparable de la cité. Elles nous rassuraient par l’image de solidité qu’elles offraient, comme si la stabilité physique, géologique de Manhattan en dépendait.
Elles étaient devenues nos tours, comme New York City est notre ville offerte au monde et faite par lui. Elles dominaient la scène des plus grandes productions et d’événements planétaires, le Metropolitan Opera se produisant l’été à Central Park devant des dizaines de milliers de personnes, la ville illuminée en vert le jour de la Saint Patrick. Les vingt mille participants du Marathon de New York, venus du monde entier pour cet événement du début du mois de novembre, les apercevaient dans le lointain - dressées tutélaires et protectrices - depuis la ligne de départ du Pont Verrazano. Les novices pensaient même que réussir à les atteindre après avoir traversé Brooklyn et le Queens serait leur accomplissement majeur, alors qu’il fallait atteindre le coeur de Manhattan après avoir traversé le Bronx.
Elles étaient devenues nos tours, comme New York City est notre ville offerte au monde et faite par lui. Elles dominaient la scène des plus grandes productions et d’événements planétaires, le Metropolitan Opera se produisant l’été à Central Park devant des dizaines de milliers de personnes, la ville illuminée en vert le jour de la Saint Patrick. Les vingt mille participants du Marathon de New York, venus du monde entier pour cet événement du début du mois de novembre, les apercevaient dans le lointain - dressées tutélaires et protectrices - depuis la ligne de départ du Pont Verrazano. Les novices pensaient même que réussir à les atteindre après avoir traversé Brooklyn et le Queens serait leur accomplissement majeur, alors qu’il fallait atteindre le coeur de Manhattan après avoir traversé le Bronx.
Tout cela ne pourra jamais être effacé. La barbarie qui les a frappées visait à désigner et à stigmatiser, à l’échelle planétaire, une puissance qui aurait incarné le mal dans l’histoire alors que la noirceur de l’âme était précisément celle des exécutants du crime et de la cause qu’ils prétendaient défendre. Il s’agissait aussi de frapper d’ostracisme une puissance, soit en ravivant des haines à son encontre soit en détournant ceux qui, par peur, n’oseraient plus s’afficher à ses côtés.
Ce projet machiavélique a immédiatement et lamentablement échoué. « Nous sommes tous Américains » a alors écrit un grand éditorialiste de la presse. Le monde entier est venu se recueillir devant les destructions. Outre une réaction de notre part s’apparentant à un devoir d’humanité, les turpitudes dénoncées - si tant est qu’elles soient réelles - ne sont-elles pas aussi les nôtres ou n’en avons-nous pas connu nous-mêmes ?
En réalité, le plan diabolique a atteint des objectifs inverses à ceux qui étaient recherchés. La civilisation restera toujours unie face à la barbarie et aux nouvelles formes que celle-ci pourrait prendre. Malgré les différends possibles et même naturels entre Nations démocratiques, les convergences sur l’essentiel et surtout la préservation d’intérêts vitaux demeureront intangibles. C’est ce qui avait guidé sans la moindre retenue le général de Gaulle au moment de la crise du mur de Berlin et celle des missiles de Cuba en 1962.
Ce projet machiavélique a immédiatement et lamentablement échoué. « Nous sommes tous Américains » a alors écrit un grand éditorialiste de la presse. Le monde entier est venu se recueillir devant les destructions. Outre une réaction de notre part s’apparentant à un devoir d’humanité, les turpitudes dénoncées - si tant est qu’elles soient réelles - ne sont-elles pas aussi les nôtres ou n’en avons-nous pas connu nous-mêmes ?
En réalité, le plan diabolique a atteint des objectifs inverses à ceux qui étaient recherchés. La civilisation restera toujours unie face à la barbarie et aux nouvelles formes que celle-ci pourrait prendre. Malgré les différends possibles et même naturels entre Nations démocratiques, les convergences sur l’essentiel et surtout la préservation d’intérêts vitaux demeureront intangibles. C’est ce qui avait guidé sans la moindre retenue le général de Gaulle au moment de la crise du mur de Berlin et celle des missiles de Cuba en 1962.
Nous continuerons à voguer vers le Sud, depuis l’Acadie, en longeant Mount Desert dans le Maine où résidait l’immense écrivain Marguerite Yourcenar - méditant sur l’histoire et les empires avec les Mémoire d’Hadrien - à la recherche de plus de lumière et contre la noirceur toujours menaçante. Nous serons guidés et réunis par les Tours jumelles éternelles que nous finirons par atteindre.
Patrick Pascal, ancien ambassadeur et président du groupe ALSTOM à Moscou pour la Russie, l'Ukraine et la Biélorussie est le fondateur et président de "Perspectives Europe-Monde".
Il vient de publier "Journal d’Ukraine et de Russie, Les crises et l’évolution du système international" (VA Éditions).
Il vient de publier "Journal d’Ukraine et de Russie, Les crises et l’évolution du système international" (VA Éditions).