Expo, ciné, pub, prod, conso, médoc… Il parle d’une maladie. « D’une maladie extrêmement grave » même. De quoi s’agit-il ? Et de quoi parle Jacques Attali, éditorialiste à L'Express, et président du conseil de surveillance de Slate ? Il dénonce l’utilisation abusive des abréviations et des demi-mots, « au lieu des mots complets ».
Si l’habitude concernait à l’origine certaines catégories socio-professionnelles ou professions de la culture, de la communication et de la publicité, il semblerait, que le mal ait également pris dans d’autres domaines. On entend ainsi aujourd’hui des « distrib, prod, conso, conf de rédac, médoc, proto, gastro... » et autres prof ou pédago à tort et à travers.
Quand le tic sort de l’univers des pubards et de celui du spectacle, Jacques Attali voit rouge. Sur son blog, il cite l’exemple d’un responsable du GIGN dire « terro » pour terroriste, s’entend, et pas territoire. Si certains pensent que cela n’est pas d’une importance fondamentale, pour l’économiste, il convient de ne « jamais négliger de traquer les signaux faibles de changement. » Même les tics de langage quand bien même, ils paraissent dérisoires à certains. Pour lui, cette manie serait élitiste, dans le sens où les abréviations ne sont parfois comprises qu’entre initiés. Selon lui, cela « cache une volonté de faire croire en une compétence ou une expérience particulière, qui serait masquée, et que l’abréviation désignerait comme signifiante, pour un milieu restreint (…) parce qu’entre professionnels, on se comprend. »
Pour Jacques Attali, il y a danger. Danger à ce que « notre langue, et notre façon de parler en seront irréversiblement atteints. » À trop couper les mots, craint-il, la langue française serait en train de s’appauvrir. D'autre part, ces abréviations à tue et à toi sont aussi le reflet d’une « société de l’apparence, de la fausse compétence. » Allez, on ne prend plus son dico mais son dictionnaire. On ne part plus en reco, mais en reconnaissance. On ne va plus chez le stomato mais chez le stomatologue. Sinon ? C’est la société du spectacle.
Quand le tic sort de l’univers des pubards et de celui du spectacle, Jacques Attali voit rouge. Sur son blog, il cite l’exemple d’un responsable du GIGN dire « terro » pour terroriste, s’entend, et pas territoire. Si certains pensent que cela n’est pas d’une importance fondamentale, pour l’économiste, il convient de ne « jamais négliger de traquer les signaux faibles de changement. » Même les tics de langage quand bien même, ils paraissent dérisoires à certains. Pour lui, cette manie serait élitiste, dans le sens où les abréviations ne sont parfois comprises qu’entre initiés. Selon lui, cela « cache une volonté de faire croire en une compétence ou une expérience particulière, qui serait masquée, et que l’abréviation désignerait comme signifiante, pour un milieu restreint (…) parce qu’entre professionnels, on se comprend. »
Pour Jacques Attali, il y a danger. Danger à ce que « notre langue, et notre façon de parler en seront irréversiblement atteints. » À trop couper les mots, craint-il, la langue française serait en train de s’appauvrir. D'autre part, ces abréviations à tue et à toi sont aussi le reflet d’une « société de l’apparence, de la fausse compétence. » Allez, on ne prend plus son dico mais son dictionnaire. On ne part plus en reco, mais en reconnaissance. On ne va plus chez le stomato mais chez le stomatologue. Sinon ? C’est la société du spectacle.