NLTO
/ Magazine d'actualité politique, économique et internationale /




Crise en Mer Rouge : premiers problèmes pour l’industrie







16 Janvier 2024

Depuis le début de l’année 2024, sur fond de conflit israélo-palestinien et de guerre à Gaza, la Mer Rouge est au centre des attaques des rebelles Houthis. Ils s’en prennent aux bateaux de marchandises, contraignant les armateurs à prendre des mesures. Et ce sont les industries européennes qui en souffrent.


L’instabilité en Mer Rouge touche le commerce mondial

La Mer Rouge est le théâtre d’attaques ciblées. Les rebelles Houthis, soutenus par l'Iran, ont intensifié leurs attaques contre les navires marchands, perturbant ainsi l'une des voies navigables les plus fréquentées au monde. Ce détroit stratégique est essentiel pour le commerce mondial, avec 12% du trafic de conteneurs annuel qui y transitent.

En réponse à ces menaces, les compagnies maritimes ont dû revoir leurs itinéraires, optant pour un passage plus long et coûteux autour de l'Afrique. Ces changements, nécessaires pour garantir la sécurité des équipages et des marchandises entraînent des retards dans les livraisons et augmentent les coûts de transport. Le contournement de l’Afrique rallonge en effet de 10 à 20 jours le trajet des navires. Le nombre de conteneurs transportés via la Mer Rouge a chuté de 60%, passant de 500.000 à 200.000 entre novembre et décembre 2023.

Des usines à l’arrêt faute de composants

Les ralentissements dans la livraison commencent à faire des dégâts au niveau des industries automobiles européennes. Tesla a dû suspendre l'activité de sa Gigafactory de Berlin pour deux semaines, tandis que Volvo a arrêté sa production à Gand, en Belgique, pour trois jours.

Ce sont les retards de livraison de pièces détachées, notamment les boîtes de vitesses, qui ont un impact direct sur les capacités de production. Tesla, par exemple, fait face à un déficit de production estimé entre 5.000 et 7.000 voitures. De même, Volvo subit des perturbations dans la fabrication de modèles clés comme l'XC40 et le C40. Stellantis, de son côté, a opté pour une stratégie radicale : utiliser le fret aérien pour limiter les retards de livraisons et de production.