Wiki, c’est devenu un réflexe. On a besoin d’une info, hop, on se connecte à Wikipédia, l’encyclopédie collective en ligne. Mais pour ce faire, les contributeurs sont autant de travailleurs de l’ombre. Ça phosphore en sous-main. À l’occasion des 15 ans de l’encyclopédie universelle et multilingue, Le Monde est allé y regarder de plus près. Ainsi, la rubrique Pixels, Chroniques des Révolutions numériques, est consacrée aux « petites mains anonymes qui font Wikipédia. »
En tout, ils sont plus de 100 000 contributeurs à travers le monde, à élaborer l’encyclopédie collaborative. Au quotidien, les membres de la communauté apportent leur pierre à cet édifice toujours in progress. Des geeks, des diplômés, des urbains, même si les habitants de milieux ruraux sont les bienvenus, comme les personnes peu diplômées, « qui ne se sentent pas légitimes à contribuer. » Les journalistes du Monde sont donc allés en rencontrer certains. Ceux justement, qui tiennent une permanence, ou dans le jargon, « wikipermanence » à la Cité des Sciences et de l’Industrie à Paris.
Un bon moyen pour poser des questions, se former à l’univers abyssal de Wikipédia, monde dans lequel on plonge. Ainsi, Kikuyu3, un contributeur à la retraite de 64 ans, explique : « Je m’endors et je me réveille avec Wikipédia. » Aujourd’hui, le contributeur est fort « d’une dizaine de milliers de contributions » rapporte Le Monde. « Wikipédia est fait par des gens dans le monde entier, qui ne se connaissent pas, qui sont parfois totalement opposés sur le plan social, politique et religieux, et qui se mettent d’accord pour partager des connaissances », dit-il.
Car au sein de la communauté, on ne tombe pas toujours d’accord. Pour preuve, la fréquence des discussions parfois virulentes. On s'écharpe sur beaucoup de sujets, même les plus surprenants, comme l’endive. « L’article sur l’endive », peut-on lire dans Le Monde, a suscité l'une des plus grosses polémiques « de la sphère francophone. » Les querelles de clochers ou les désaccords sont monnaie courante entre contributeurs. À tel point qu’une entrée est d’ailleurs consacrée « à ces multiples guerres d’édition futiles. » L’anonymat, bien entendu, peut exacerber certaines attitudes.
Certaines tensions sont également liées au statut des administrateurs, « ces contributeurs de Wikipédia, élus par la communauté, qui disposent d’outils supplémentaires leur permettant, par exemple, de bloquer des contributeurs ou de supprimer des articles. » En France, ils sont 165. Le Monde a rencontré l’une d’elle, une « admi » dans le jargon. Et ce n’est pas triste : « des artistes m’insultent et me menacent si je supprime leur article qui ne correspond pas aux critères d'admissibilité ; car beaucoup prennent Wikipédia pour un support de pub. Ca peut aller très loin, j’ai même reçu une menace de mort par mail. »
Dans tous les cas, sa mission, comme celle des autres administrateurs, est d’entretenir l’encyclopédie « pour ne pas qu’elle se dégrade », dit-elle. Dans la pratique, avec l’outil appelé « patrouille », elle vérifie les contributions qui pleuvent sur le « Wikipédia francophone » : « Je regarde, je corrige, j’annule, je retire le vandalisme. » Cet « entretien » demande une certaine abnégation, les contributeurs étant exclusivement bénévoles. Mais ils tiennent l’enclyclopédie collaborative entre leurs mains. « Sans eux, Wikipédia s’effondrerait, et on voit déjà depuis quelques années des signes de ralentissement opérer, puisque le nombre de contributeurs commence à stagner », indique Le Monde. Maintenir cette communauté, même volatile, a plus que jamais son importance.
En tout, ils sont plus de 100 000 contributeurs à travers le monde, à élaborer l’encyclopédie collaborative. Au quotidien, les membres de la communauté apportent leur pierre à cet édifice toujours in progress. Des geeks, des diplômés, des urbains, même si les habitants de milieux ruraux sont les bienvenus, comme les personnes peu diplômées, « qui ne se sentent pas légitimes à contribuer. » Les journalistes du Monde sont donc allés en rencontrer certains. Ceux justement, qui tiennent une permanence, ou dans le jargon, « wikipermanence » à la Cité des Sciences et de l’Industrie à Paris.
Un bon moyen pour poser des questions, se former à l’univers abyssal de Wikipédia, monde dans lequel on plonge. Ainsi, Kikuyu3, un contributeur à la retraite de 64 ans, explique : « Je m’endors et je me réveille avec Wikipédia. » Aujourd’hui, le contributeur est fort « d’une dizaine de milliers de contributions » rapporte Le Monde. « Wikipédia est fait par des gens dans le monde entier, qui ne se connaissent pas, qui sont parfois totalement opposés sur le plan social, politique et religieux, et qui se mettent d’accord pour partager des connaissances », dit-il.
Car au sein de la communauté, on ne tombe pas toujours d’accord. Pour preuve, la fréquence des discussions parfois virulentes. On s'écharpe sur beaucoup de sujets, même les plus surprenants, comme l’endive. « L’article sur l’endive », peut-on lire dans Le Monde, a suscité l'une des plus grosses polémiques « de la sphère francophone. » Les querelles de clochers ou les désaccords sont monnaie courante entre contributeurs. À tel point qu’une entrée est d’ailleurs consacrée « à ces multiples guerres d’édition futiles. » L’anonymat, bien entendu, peut exacerber certaines attitudes.
Certaines tensions sont également liées au statut des administrateurs, « ces contributeurs de Wikipédia, élus par la communauté, qui disposent d’outils supplémentaires leur permettant, par exemple, de bloquer des contributeurs ou de supprimer des articles. » En France, ils sont 165. Le Monde a rencontré l’une d’elle, une « admi » dans le jargon. Et ce n’est pas triste : « des artistes m’insultent et me menacent si je supprime leur article qui ne correspond pas aux critères d'admissibilité ; car beaucoup prennent Wikipédia pour un support de pub. Ca peut aller très loin, j’ai même reçu une menace de mort par mail. »
Dans tous les cas, sa mission, comme celle des autres administrateurs, est d’entretenir l’encyclopédie « pour ne pas qu’elle se dégrade », dit-elle. Dans la pratique, avec l’outil appelé « patrouille », elle vérifie les contributions qui pleuvent sur le « Wikipédia francophone » : « Je regarde, je corrige, j’annule, je retire le vandalisme. » Cet « entretien » demande une certaine abnégation, les contributeurs étant exclusivement bénévoles. Mais ils tiennent l’enclyclopédie collaborative entre leurs mains. « Sans eux, Wikipédia s’effondrerait, et on voit déjà depuis quelques années des signes de ralentissement opérer, puisque le nombre de contributeurs commence à stagner », indique Le Monde. Maintenir cette communauté, même volatile, a plus que jamais son importance.