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Don du sang : plus que 4 mois d’abstinence pour les homosexuels







27 Décembre 2019

Annoncée en juillet 2019, la réforme de la réglementation pour le don du sang des personnes homosexuelles va être repoussée de quelques mois, pour des raisons purement techniques. Mais l’objectif affiché par le gouvernement reste le même : aligner les droits des homosexuels sur ceux des hétérosexuels et mettre fin à une discrimination qui n’a plus lieu d’être.


Un principe de précaution désuet

Lorsque les homosexuels avaient été interdits de donner leur sang, en 1983, la raison avancée était simple et pertinente : l’épidémie de Sida. Cette dernière étant encore peu connue, non maîtrisée et touchant principalement la population homosexuelle masculine, les pouvoir publics ont mis en place cette interdiction de don du sang pour éviter des contaminations lors des transfusions.

33 ans après, alors que les techniques ont largement évolué et que le virus du Sida est mieux connu, tout comme les mécanismes de l’épidémie, la France a levé cette interdiction. En 2016, les personnes homosexuelles et bisexuelles étaient à nouveau autorisées à donner leur sang… sous réserve de ne pas avoir de relation sexuelle avec une personne du même sexe dans la période d’un an précédant le don.

Une obligation légale qui a été vivement critiquée car discriminatoire, elle n’existe pas pour les personnes hétérosexuelles, alors que l’épidémie de Sida touche les deux populations. En 2016, sur les 6.000 personnes ayant été diagnostiquées séropositives, la majorité (56%) se déclarait même hétérosexuelle.

Un alignement de la réglementation en 2022

Avec la publication, en décembre 2019, du décret, la période d’abstinence des personnes homosexuelles et bisexuelles avant de pouvoir donner leur sang est portée à 4 mois. Une première étape dans le plan affiché du gouvernement d’aligner les deux réglementations sur celle des donneurs hétérosexuels.

Initialement prévue pour le 1er février 2020, la nouvelle règle ne s’appliquera au final qu’à partir du 2 avril 2020, le temps pour le gouvernement d’imprimer les nouveaux formulaires. À terme, et si aucun sur-risque de contamination n’est identifié, les personnes homosexuelles et bisexuelles devraient ne plus être discriminées en 2022.