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Faut-il se méfier des smartphones reconditionnés ?







11 Octobre 2024

Le 10 octobre 2024, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a rendu publics les résultats d'une enquête portant sur le marché des smartphones et tablettes reconditionnés. Les conclusions révèlent de nombreuses irrégularités et dévoilent les pratiques parfois douteuses de certains acteurs du secteur.


Des tests de qualité souvent négligés

L’enquête de la DGCCRF, réalisée en 2022 auprès de 131 établissements, incluant des sites de vente en ligne, des magasins spécialisés et la grande distribution, démontre des manquements qui posent question sur la transparence et la fiabilité de ces produits.

Le terme "smartphone reconditionné" est supposé garantir un appareil ayant été vérifié sur l'ensemble de ses fonctionnalités avant sa remise sur le marché. Cependant, selon les constats de la DGCCRF, près de la moitié des établissements contrôlés n'ont pas respecté les exigences de la réglementation entrée en vigueur en 2022. Ces règles imposent notamment des tests rigoureux pour s'assurer de la sécurité et du bon fonctionnement des produits. Or, l'enquête révèle que les tests attendus ne sont pas systématiquement effectués, en particulier lors du remplacement de composants majeurs tels que les batteries et les écrans.

En pratique, de nombreux reconditionneurs se limitent à des vérifications visuelles superficielles, omettant de procéder à des contrôles approfondis. Cette absence de rigueur compromet non seulement la qualité des appareils, mais également la sécurité des consommateurs qui peuvent se retrouver avec des produits présentant des dysfonctionnements non détectés.

Une information confuse pour les consommateurs

Au-delà des carences dans les contrôles, la DGCCRF pointe du doigt un manque de transparence dans la communication des reconditionneurs. Les descriptions des produits, souvent très variées (comme "remis à neuf", "grade A", "état neuf"), ne sont pas uniformisées. Ce flou sème la confusion chez les consommateurs qui peinent à comparer les offres et à comprendre la réelle qualité des appareils proposés. La mention de certifications peut également induire en erreur : certains vendeurs qualifient leurs produits de "certifiés" sans qu'aucun contrôle indépendant n'ait été réalisé, se contentant d'une auto-certification .

Face à ces constats, la DGCCRF a procédé à des avertissements dans deux tiers des cas observés, rappelant aux acteurs concernés la nécessité de se conformer aux normes en vigueur. Pour les infractions les plus sérieuses, une vingtaine d'injonctions de mise en conformité ont été prononcées, soulignant la volonté de l'organisme de renforcer la protection des consommateurs et de garantir un marché plus transparent. Malgré ces lacunes, le marché des smartphones reconditionnés continue de séduire un nombre croissant de consommateurs. En 2024, 20% des smartphones en circulation en France sont des appareils d'occasion contre seulement 7% en 2018.