En visite au Kazakhstan et en Ouzbékistan du 2 au 5 mai, le ministre français délégué au Commerce extérieur, Olivier Becht, est revenu à Paris avec des contrats signés et d’intéressantes perspectives. Principale puissance d’Asie centrale, le Kazakhstan est le premier pays producteur et exportateur d’uranium au monde, et un partenaire majeur de la France dans ce secteur. La coopération franco-kazakhe tend néanmoins à se diversifier, et s’intensifier, en témoigne le récent voyage du ministre français.
Entre Astana et Paris, les bonnes relations se tissent avec un dynamisme certain depuis plusieurs mois. Si le Kazakhstan s’impose comme un partenaire majeur de la France en matière d’énergie, d’autres secteurs d’activités sont désormais sur la table des négociations.
Le Kazakhstan, un partenaire incontournable du nucléaire français
La production mondiale d’uranium provient essentiellement de dix mines, dont quatre sont situées au Kazakhstan, faisant du pays le premier producteur et exportateur d’uranium au monde. En 2020, le pays a répondu à plus de 40 % des besoins mondiaux, et possède 12 % des ressources planétaires d’uranium.
Depuis son renoncement aux armes nucléaires, le pays mène une politique de désarmement au niveau international, et ne s’adonne à l’extraction de l’uranium qu’à des fins civiles. Fort de la rareté et de la nécessité de l’uranium, le Kazakhstan tire parti de la richesse de ses sols, et compte de nombreux partenaires internationaux.
En 1997, Kazatomprom et Orano (ex-Areva) avaient signé un accord pour l’approvisionnement en uranium, faisant dès lors du Kazakhstan le premier partenaire de la France dans ce secteur si stratégique (43 % des importations françaises d’uranium). La joint-venture Katco exploite d’ailleurs l’une des plus grandes mines au monde, ses activités représentant 15 % de la production annuelle d’uranium kazakh, et 7 % de la production mondiale.
Orano, qui exploite déjà deux mines dans le pays, devrait prendre la tête d’une troisième dans un proche avenir. En effet, depuis 2022, la société française renforce ses liens avec la compagnie nationale Kazatomprom. Mais les liens entre entreprises françaises et kazakhes ne se cantonnent plus à l’atome.
Une relation bilatérale en plein développement
Car les derniers déplacements officiels entre Paris et Astana visent à développer des partenariats dans d’autres domaines. « Nous voulons renforcer nos positions et nous ouvrir sur de nouveaux secteurs » explique Olivier Becht en mentionnant l’agriculture, la santé, ou encore le numérique. De son côté, le président kazakh, Kassym-Jomart Tokaïev, se réjouit que « la France [soit] un partenaire majeur en Europe », et croit que « beaucoup d’opportunités sont à explorer ».
Depuis 1992, la commission intergouvernementale franco-kazakhe ambitionne de promouvoir la collaboration entre les deux pays et les dernières discussions se sont conclues par la signature d’importants accords bipartites, impliquant la contribution d’entreprises françaises au Kazakhstan. Le 15ème congrès, qui s’est tenu à Astana au lendemain de la rencontre entre le président kazakh et le représentant français, a mis en lumière les intérêts stratégiques, commerciaux et économiques de cette relation bilatérale, saluant notamment les investissements massifs de la France au Kazakhstan. Car au cours de la décennie, les relations commerciales et économiques entre les pays se sont élevées jusqu’à 6,5 milliards de dollars, 80 % concernant les exportations kazakhes.
Le président Tokaïev a d’ailleurs déclaré que « le Kazakhstan créera toutes les conditions nécessaires pour que les entreprises françaises augmentent leur présence sur le marché kazakh, en particulier dans l’industrie pétrochimique, l’énergie verte, l’aviation, la fabrication, le transport et la logistique », invitant par la même occasion Emmanuel Macron à effectuer une visite d’État prochainement.
Construction d’une première centrale par EDF
À l’issue de la rencontre, la France s’est dite prête à coopérer avec le Kazakhstan pour la construction de la première centrale nucléaire du pays, ainsi que pour le développement de réacteurs modulaires. En effet, dans le cadre du projet de construction de la première centrale nucléaire kazakhe, le ministre de l’Énergie Almasadam Satkaliyev a fait part de son intention de solliciter le géant français EDF.
Le pays eurasiatique ayant établi une feuille de route de décarbonation, Astana et Paris se sont également entendus sur la construction d’un parc éolien d’une capacité d’un gigawatt. Évoquée lors de la visite officielle du président Tokaïev à Paris, la construction sera réalisée par le géant français Total Eren conjointement à la société nationale pétrolière et gazière KazMunayGaz.
Air Liquide va pour sa part intervenir auprès d’une société développant des équipements de production d’énergie solaire. Cet accord, novateur côté français, soutient la production d’énergies renouvelables au Kazakhstan, et rend ainsi concrets les objectifs de décarbonation fixés entre Air Liquide et KazMunayGaz lors de la visite du président Tokaïev à Paris. L’accord prévoit qu’ALMTG (Air Liquide Munay Tech Gases) réduise ses émissions de CO2 de 33 % en 2035 par rapport à 2020, et atteigne la neutralité carbone à l’horizon 2050.
Enfin, la logistique et les transports ont également été discutés, renouvelant les accords relatifs à la construction de lignes ferroviaires par Alstom.
Des relations économiques qui se densifient à l’heure où l’Europe et l’Eurasie sont secouées par le conflit en Ukraine. Alors que la Russie a les yeux rivés sur son conflit avec Kiev, la France avance ses pions. S’apprête-t-elle à faire du Kazakhstan l’un de ses alliés majeurs dans la région ?
Entre Astana et Paris, les bonnes relations se tissent avec un dynamisme certain depuis plusieurs mois. Si le Kazakhstan s’impose comme un partenaire majeur de la France en matière d’énergie, d’autres secteurs d’activités sont désormais sur la table des négociations.
Le Kazakhstan, un partenaire incontournable du nucléaire français
La production mondiale d’uranium provient essentiellement de dix mines, dont quatre sont situées au Kazakhstan, faisant du pays le premier producteur et exportateur d’uranium au monde. En 2020, le pays a répondu à plus de 40 % des besoins mondiaux, et possède 12 % des ressources planétaires d’uranium.
Depuis son renoncement aux armes nucléaires, le pays mène une politique de désarmement au niveau international, et ne s’adonne à l’extraction de l’uranium qu’à des fins civiles. Fort de la rareté et de la nécessité de l’uranium, le Kazakhstan tire parti de la richesse de ses sols, et compte de nombreux partenaires internationaux.
En 1997, Kazatomprom et Orano (ex-Areva) avaient signé un accord pour l’approvisionnement en uranium, faisant dès lors du Kazakhstan le premier partenaire de la France dans ce secteur si stratégique (43 % des importations françaises d’uranium). La joint-venture Katco exploite d’ailleurs l’une des plus grandes mines au monde, ses activités représentant 15 % de la production annuelle d’uranium kazakh, et 7 % de la production mondiale.
Orano, qui exploite déjà deux mines dans le pays, devrait prendre la tête d’une troisième dans un proche avenir. En effet, depuis 2022, la société française renforce ses liens avec la compagnie nationale Kazatomprom. Mais les liens entre entreprises françaises et kazakhes ne se cantonnent plus à l’atome.
Une relation bilatérale en plein développement
Car les derniers déplacements officiels entre Paris et Astana visent à développer des partenariats dans d’autres domaines. « Nous voulons renforcer nos positions et nous ouvrir sur de nouveaux secteurs » explique Olivier Becht en mentionnant l’agriculture, la santé, ou encore le numérique. De son côté, le président kazakh, Kassym-Jomart Tokaïev, se réjouit que « la France [soit] un partenaire majeur en Europe », et croit que « beaucoup d’opportunités sont à explorer ».
Depuis 1992, la commission intergouvernementale franco-kazakhe ambitionne de promouvoir la collaboration entre les deux pays et les dernières discussions se sont conclues par la signature d’importants accords bipartites, impliquant la contribution d’entreprises françaises au Kazakhstan. Le 15ème congrès, qui s’est tenu à Astana au lendemain de la rencontre entre le président kazakh et le représentant français, a mis en lumière les intérêts stratégiques, commerciaux et économiques de cette relation bilatérale, saluant notamment les investissements massifs de la France au Kazakhstan. Car au cours de la décennie, les relations commerciales et économiques entre les pays se sont élevées jusqu’à 6,5 milliards de dollars, 80 % concernant les exportations kazakhes.
Le président Tokaïev a d’ailleurs déclaré que « le Kazakhstan créera toutes les conditions nécessaires pour que les entreprises françaises augmentent leur présence sur le marché kazakh, en particulier dans l’industrie pétrochimique, l’énergie verte, l’aviation, la fabrication, le transport et la logistique », invitant par la même occasion Emmanuel Macron à effectuer une visite d’État prochainement.
Construction d’une première centrale par EDF
À l’issue de la rencontre, la France s’est dite prête à coopérer avec le Kazakhstan pour la construction de la première centrale nucléaire du pays, ainsi que pour le développement de réacteurs modulaires. En effet, dans le cadre du projet de construction de la première centrale nucléaire kazakhe, le ministre de l’Énergie Almasadam Satkaliyev a fait part de son intention de solliciter le géant français EDF.
Le pays eurasiatique ayant établi une feuille de route de décarbonation, Astana et Paris se sont également entendus sur la construction d’un parc éolien d’une capacité d’un gigawatt. Évoquée lors de la visite officielle du président Tokaïev à Paris, la construction sera réalisée par le géant français Total Eren conjointement à la société nationale pétrolière et gazière KazMunayGaz.
Air Liquide va pour sa part intervenir auprès d’une société développant des équipements de production d’énergie solaire. Cet accord, novateur côté français, soutient la production d’énergies renouvelables au Kazakhstan, et rend ainsi concrets les objectifs de décarbonation fixés entre Air Liquide et KazMunayGaz lors de la visite du président Tokaïev à Paris. L’accord prévoit qu’ALMTG (Air Liquide Munay Tech Gases) réduise ses émissions de CO2 de 33 % en 2035 par rapport à 2020, et atteigne la neutralité carbone à l’horizon 2050.
Enfin, la logistique et les transports ont également été discutés, renouvelant les accords relatifs à la construction de lignes ferroviaires par Alstom.
Des relations économiques qui se densifient à l’heure où l’Europe et l’Eurasie sont secouées par le conflit en Ukraine. Alors que la Russie a les yeux rivés sur son conflit avec Kiev, la France avance ses pions. S’apprête-t-elle à faire du Kazakhstan l’un de ses alliés majeurs dans la région ?