Grandes productions et concepteurs indépendants
Depuis bien longtemps, une certaine scission sépare en deux parties distinctes l'univers du jeu virtuel. D'un côté, les plus grandes productions étonnent par l'immensité de leur portefeuille et par l'étendue des moyens qu'elles utilisent pour la réalisation de projets pharaoniques. À grands coups de financements, des superproductions, des blockbusters destinés à une diffusion en masse surprennent parfois, se ressemblent souvent, et récoltent autant que faire se peut des recettes mirobolantes pour satisfaire les ambitions de leurs producteurs. De l'autre côté, des petits développeurs disposant de moyens humaines et financiers moins impressionnants affectionnent leur statut de producteurs indépendants, relativement protégés des exigences de rentabilité auxquelles sont soumises les grosses productions. Cette fraction de l'industrie des divertissements qui travaille fréquemment loin du brouhaha médiatique et propose régulièrement des œuvres aussi créatives qu'intéressantes. Malgré une affluence plus faible, les réalisations de ces créateurs indépendants sont reconnues pour leur originalité et leur authenticité. À la façon de l’industrie du cinéma, du théâtre et de la chanson, le monde des jeux vidéo se structure donc lui aussi selon un marché à deux vitesses. Le film documentaire Indie Game : The Movie fait donc un zoom sur le parcours de quatre concepteurs indépendants au talent indéniable.
Immersion au cœur du quotidien des développeurs indépendants
Indie Game : The Movie présente l'histoire des créateurs qui sont derrière les jeux Fez, Braid et Super Meat Boy, des titres accueillis favorablement par la communauté de joueurs, comme en témoigne leur succès sur les plateformes de téléchargement. Plus qu'un simple film sur les jeux vidéo et leur conception, le documentaire emmène le spectateur dans le quotidien mouvementé des développeurs. Les nombreuses péripéties de Phil Fish avant la présentation de son titre Fez durant la Penny Arcade Expo sont ainsi racontées au spectateur avec un grand souci du détail. Tommy Refenes et Edmund McMillen quant à eux achèvent leur concept dénommé Super Meat Boy. Ce jeu destiné aux consoles Xbox a nécessité un travail de longue haleine. Deux ans de dur labeur ponctués d'obstacles ou d'évènements heureux qui font de leur quotidien une histoire passionnante et attachante. Enfin, troisième parcours et non des moindres relaté dans Indie Game : The Movie, celui de Jonathan Blow et son jeu Braid. C'est l’occasion pour le spectateur de comprendre ce que ce développeur a vécu au cours de la conception de ce jeu : sa genèse, son développement, sa sortie et son succès auprès des joueurs. Filmés sous toutes les facettes, ces concepteurs livrent leurs vérités à travers des témoignages poignants. Leurs expériences, leurs visions et leurs sentiments du moment sont exposés sans subterfuge tout au long du film documentaire. Sur fond de musique rythmée, ce sont donc les histoires et les émotions authentiques de ces personnages attachants qu'Indie Game : The Movie expose au public.
S'exprimer à travers les jeux vidéo
À travers l'histoire racontée, ce film réalisé par James Swirsky et Lisanne Pajot démontre que des liens naturels rapprochent le parcours et le rêve de ces développeurs indépendants. Fidèles à la réalité, les images des réalisateurs dévoilent le côté humain de ces concepteurs de jeux vidéo. Leurs visions plus ou moins similaires du monde actuel des jeux sont largement évoquées par de nombreuses déclarations réalisées à cœur ouvert. Les origines de leurs relations émotives, affectives et parfois fusionnelles, à leurs créations sont également illustrées. Indie Game : The Movie constitue ainsi l’une des rares portes d’entrée sur le monde encore peu connu des créateurs indépendants. Subissant de nombreuses pressions et contraints à d'énormes sacrifices personnels, ces développeurs n'ont qu'une unique ambition : s'exprimer grâce à leurs créations. Les jeux vidéo deviennent alors une entreprise personnelle, un art à part entière. Ces nouveaux artistes partagent ainsi leurs visions et leurs rêves de jeunesse à travers des histoires virtuelles passionnantes.