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La majorité des migrants irréguliers de l'Afrique vers l'Europe referait le voyage malgré les risques



Journaliste pour VA Press. En savoir plus sur cet auteur




23 Octobre 2019

Selon le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), les migrants irréguliers qui ont effectué le périlleux voyage de l'Afrique vers l'Europe le referaient, même conscients des dangers. Environ 93 % des près de 2 000 migrants en situation irrégulière interrogés ont connu le danger durant leur voyage, mais seulement 2 % ont déclaré qu'ils seraient restés chez eux s'ils avaient eu connaissance des risques.


Source : Pixabay, image libre de droits
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Tel est l'un des constats qui se dégagent du rapport intitulé "Au-delà des barrières : Voix de migrants africains irréguliers en Europe", qui vise à "combler un déficit de données à l'échelle mondiale et à déterminer de manière plus claire pourquoi des personnes quittent l'Afrique pour se rendre en Europe par des voies irrégulières", selon le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).

Ce rapport, pour lequel "1 970 migrants venus de 39 pays africains et établis dans 13 pays européens ont été interrogés - tous ayant déclaré être arrivés en Europe de manière illégale et non pour rechercher l'asile ou une protection -", remet en cause les a priori que l'on a généralement autour de la migration irrégulière de l'Afrique vers l'Europe, explique dans un communiqué le PNUD.

Il en ressort que "la recherche d'un emploi n'est pas la seule motivation de ce voyage et que tous les migrants en situation irrégulière ne sont pas « pauvres » en Afrique et n'ont pas un faible niveau d'instruction". En effet, parmi les migrants interrogés, "58 % avaient un emploi ou allaient à l'école au moment du départ, la majorité de ceux qui étaient employés ayant un salaire compétitif. Néanmoins, environ la moitié de ces travailleurs ont déclaré que leur rémunération était insuffisante. En fait, pour les deux tiers des personnes interrogées, la rémunération ou les perspectives de rémunération dans leur pays d'origine ne les ont pas empêchés de migrer," peut-on encore lire dans le communiqué.

En outre, les personnes interrogées comptent au moins trois années d'instruction de plus que leurs pairs.

« Le rapport Scaling Fences souligne que la migration est une répercussion des progrès accomplis en Afrique sur le plan du développement, même si ces derniers sont inégaux et trop lents pour répondre aux aspirations des personnes. Cette étude révèle que les obstacles aux opportunités ou "l'absence de choix' constituent des facteurs déterminants qui entrent en ligne de compte dans les calculs de ces jeunes », déclare dans ce communiqué Achim Steiner, Administrateur du PNUD.

« En mettant en lumière les raisons qui poussent à la migration irrégulière et ce que subissent ces migrants, le rapport Scaling Fences contribue à un débat crucial sur le rôle de la mobilité humaine dans la promotion de la réalisation des objectifs de développement durable et sur les meilleures formules pour la régir », ajoute-t-il.