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Le Japon veut que les jeunes boivent plus







18 Août 2022

Si l’alcool présente un danger pour la santé dès le premier verre, comme l’explique la très grande majorité des spécialistes, et qu’il s’agit d’une des drogues causant le plus de dégâts sociaux-économiques, le Japon veut que les jeunes augmentent leur consommation. Une politique à contre-courant de celles habituellement tenues par les gouvernements des pays industrialisés.


Les jeunes Japonais boivent moins que leurs parents

Le Japon veut que les jeunes boivent plus
Comme en Europe, au Japon les ventes d’alcool ont été durement touchées par la pandémie de Covid-19 qui a renforcé une tendance : les jeunes boivent moins que leurs parents. La jeune génération, d’une manière générale, semble plus consciente des dangers de l’alcool et limite la consommation de celui-ci, surtout en ce qui concerne la consommation quotidienne du type « le verre de vin durant le repas ».

Selon les données du fisc japonais, en 2020 les Japonais n’auraient consommé que 75 litres d’alcool en moyenne. La baisse est notable : c’est un quart de moins qu’en 1995 lorsque la consommation était de 100 litres par personne en moyenne. Or, si cette baisse est sans aucun doute bonne pour la santé des concernés, elle réduit fortement les revenus de l’état par la baisse du montant des taxes perçues sur la vente de l’alcool.

Des idées pour augmenter les ventes

Afin d’inverser la tendance, le Japon a lancé un appel pour avoir de nouvelles idées pour vendre plus d’alcool. Sur le site Sake Viva, du nom de l’alcool de riz traditionnel japonais, le saké, les 20-39 ans sont invités à proposer des idées plus ou moins originales pour que les ventes remontent. Promotions, publicités et même des projets basés sur les nouvelles technologies et l’intelligence artificielle ont déjà été publiés.

La réception du public a néanmoins été mitigée, une partie des Japonais jugeant malvenu que le gouvernement veuille inciter les jeunes à boire. Mais la question économique est réelle : en 1980, la taxe sur l’alcool représentait 5% des revenus de l’État, contre 1,7% en 2020. Le gouvernement dévoilera à l’automne 2022 les projets retenus qui seront développés.