En janvier 2020, le SARS-CoV-2 a été identifié en Chine comme l’agent causal d’un nouveau syndrome respiratoire appelé Covid-19. En quelques mois, ce coronavirus s’est propagé sur l’ensemble de la planète et la pandémie a déjà causé (au 8 septembre 2020) la mort de plus de 900 000 personnes dans le monde et de plus de 30 000 en France. Même si le virus révèle peu à peu ses secrets à la science, de grandes inconnues demeurent quant à l’évolution future de la pandémie. Alors que les Etats-Unis et l’Amérique latine ne sont pas encore sortis de la première vague, et que la maladie se développe dangereusement en Inde ou en Afrique du Sud, l’Europe, et notamment la France, s’inquiètent aujourd’hui des possibilités de rebond de la maladie et de la menace d’une éventuelle deuxième vague susceptible de déferler cet hiver.
Une course aux traitements qui peine à donner des résultats
Dans ce contexte dramatique et incertain, et alors qu’un éventuel vaccin n’est pas attendu avant plusieurs mois, la recherche d’un traitement contre les formes graves de cette nouvelle maladie est devenu un enjeu planétaire majeur. Plus de 200 candidats vaccins sont recensés par l’OMS dont six sont désormais entrés dans des essais cliniques de phase 3 , mais leur succès n’est pas pour autant garanti. Et même si certains sont approuvés d’ici la fin de l’année, il faudra encore attendre quelques mois avant que la production et la vaccination puissent atteindre les niveaux nécessaires pour contrôler cette épidémie mondiale. De nouvelles options de traitement contre le Covid-19 sont donc nécessaires, alors qu’à ce jour aucun médicament n’a pu faire la preuve de son efficacité.
Les attentes sont immenses dans le monde entier et les laboratoires se sont lancés dans une course sans précédent. Près de 1 500 essais cliniques sont ainsi en cours dans le monde, selon la base de données de la revue médicale The Lancet. Mais si les industriels et les chercheurs se mobilisent comme jamais, les multiples essais cliniques lancés sur un grand nombre de molécules peinent pour l’instant à donner les résultats espérés. Dans le cadre des essais Discovery et Solidarity, l’Inserm et l’OMS ont annoncé l’arrêt des tests portant sur l’hydroxychloquine – qui a tant fait parlé d’elle – ainsi que sur l’association lopinavir / ritonavir. Seul le remdesivir (Gilead) est toujours testé dans ces deux essais. Par ailleurs, selon les premiers résultats de l’essai britannique Recovery, la dexaméthasone réduirait la mortalité des malades dans un état grave... Mais ce corticoïde aurait un effet contre-productif pour les patients atteints de formes légères ou précoces de la maladie.
Dans ce contexte dramatique et incertain, et alors qu’un éventuel vaccin n’est pas attendu avant plusieurs mois, la recherche d’un traitement contre les formes graves de cette nouvelle maladie est devenu un enjeu planétaire majeur. Plus de 200 candidats vaccins sont recensés par l’OMS dont six sont désormais entrés dans des essais cliniques de phase 3 , mais leur succès n’est pas pour autant garanti. Et même si certains sont approuvés d’ici la fin de l’année, il faudra encore attendre quelques mois avant que la production et la vaccination puissent atteindre les niveaux nécessaires pour contrôler cette épidémie mondiale. De nouvelles options de traitement contre le Covid-19 sont donc nécessaires, alors qu’à ce jour aucun médicament n’a pu faire la preuve de son efficacité.
Les attentes sont immenses dans le monde entier et les laboratoires se sont lancés dans une course sans précédent. Près de 1 500 essais cliniques sont ainsi en cours dans le monde, selon la base de données de la revue médicale The Lancet. Mais si les industriels et les chercheurs se mobilisent comme jamais, les multiples essais cliniques lancés sur un grand nombre de molécules peinent pour l’instant à donner les résultats espérés. Dans le cadre des essais Discovery et Solidarity, l’Inserm et l’OMS ont annoncé l’arrêt des tests portant sur l’hydroxychloquine – qui a tant fait parlé d’elle – ainsi que sur l’association lopinavir / ritonavir. Seul le remdesivir (Gilead) est toujours testé dans ces deux essais. Par ailleurs, selon les premiers résultats de l’essai britannique Recovery, la dexaméthasone réduirait la mortalité des malades dans un état grave... Mais ce corticoïde aurait un effet contre-productif pour les patients atteints de formes légères ou précoces de la maladie.
Un espoir : le masitinib, antiviral et anti-inflammatoire
Une autre molécule suscite l’intérêt croissant des scientifiques et vient de faire l’objet de résultats inattendus et intéressants. Une étude préclinique, menée par des chercheurs de l’Université de Chicago et publiée sur le service de pré-impression bioRxiv, vient en effet de révéler que le masitinib, un médicament initialement développé comme inhibiteur de la tyrosine-kinase pour le traitement du cancer, inhibait la réplication du SARS-Cov-2, et donc sa capacité d’infection.
Les scientifiques américains ont testé quelque 1 900 composés sûrs pour l’homme, déjà approuvés pour un autre usage ou à un stade avancé de développement clinique. Résultat de ce vaste screening : le masitinib s’est distingué in vitro – dans des cellules pulmonaires humaines – comme le plus efficace contre le SARS-CoV-2. Avec la cristallographie aux rayons X, les chercheurs ont même pu identifié son mode d’action : le masitinib se lie au site actif d’une enzyme cruciale pour la reproduction du virus appelée protéase 3CLpro, bloquant ainsi son activité.
Pour les chercheurs US, le masitinib constitue donc « un candidat solide pour les essais cliniques visant à traiter l’infection par le SARS-CoV-2 ». Et ce d’autant plus que la molécule phare de la biotech AB Science a parallèlement reçu récemment l’autorisation de l’Agence française du médicament (ANSM) de lancer une étude de phase 2 évaluant le masitinib en combinaison avec l’isoquercetine dans le traitement des formes modérées et sévères du Covid-19. Il existe en effet un faisceau d’arguments scientifiques pour penser que cette association peut contribuer à la fois à contrôler les « tempêtes immunitaires » qui provoquent une inflammation pulmonaire sévère et à réduire les risques de thromboses. Deux graves dangers qui mettent en péril la vie des patients atteint de formes graves de la maladie. Le masitinib est en effet un puissant inhibiteur de certaines cellules du système immunitaire inné (mastocytes et macrophages), responsables de la réaction immunitaire disproportionnée qui peut être fatale.
« La double action antivirale et anti-inflammatoire du masitinib constitue une approche très intéressante pour lutter contre les infections sévères au Covid-19 », a ainsi déclaré le professeur Savas Tay, de la Pritzker School for Molecular Engineering (Université de Chicago), chercheur principal de l’étude US et auteur de l’article. « Cette propriété distingue ce composé de la majorité des autres médicaments actuellement en cours de développement pour traiter le Covid-19 ». Les résultats de l’étude clinique de phase 2 seront donc attendus avec impatience.
Une autre molécule suscite l’intérêt croissant des scientifiques et vient de faire l’objet de résultats inattendus et intéressants. Une étude préclinique, menée par des chercheurs de l’Université de Chicago et publiée sur le service de pré-impression bioRxiv, vient en effet de révéler que le masitinib, un médicament initialement développé comme inhibiteur de la tyrosine-kinase pour le traitement du cancer, inhibait la réplication du SARS-Cov-2, et donc sa capacité d’infection.
Les scientifiques américains ont testé quelque 1 900 composés sûrs pour l’homme, déjà approuvés pour un autre usage ou à un stade avancé de développement clinique. Résultat de ce vaste screening : le masitinib s’est distingué in vitro – dans des cellules pulmonaires humaines – comme le plus efficace contre le SARS-CoV-2. Avec la cristallographie aux rayons X, les chercheurs ont même pu identifié son mode d’action : le masitinib se lie au site actif d’une enzyme cruciale pour la reproduction du virus appelée protéase 3CLpro, bloquant ainsi son activité.
Pour les chercheurs US, le masitinib constitue donc « un candidat solide pour les essais cliniques visant à traiter l’infection par le SARS-CoV-2 ». Et ce d’autant plus que la molécule phare de la biotech AB Science a parallèlement reçu récemment l’autorisation de l’Agence française du médicament (ANSM) de lancer une étude de phase 2 évaluant le masitinib en combinaison avec l’isoquercetine dans le traitement des formes modérées et sévères du Covid-19. Il existe en effet un faisceau d’arguments scientifiques pour penser que cette association peut contribuer à la fois à contrôler les « tempêtes immunitaires » qui provoquent une inflammation pulmonaire sévère et à réduire les risques de thromboses. Deux graves dangers qui mettent en péril la vie des patients atteint de formes graves de la maladie. Le masitinib est en effet un puissant inhibiteur de certaines cellules du système immunitaire inné (mastocytes et macrophages), responsables de la réaction immunitaire disproportionnée qui peut être fatale.
« La double action antivirale et anti-inflammatoire du masitinib constitue une approche très intéressante pour lutter contre les infections sévères au Covid-19 », a ainsi déclaré le professeur Savas Tay, de la Pritzker School for Molecular Engineering (Université de Chicago), chercheur principal de l’étude US et auteur de l’article. « Cette propriété distingue ce composé de la majorité des autres médicaments actuellement en cours de développement pour traiter le Covid-19 ». Les résultats de l’étude clinique de phase 2 seront donc attendus avec impatience.