Mon expérience en tant qu’enseignante, durant 9 années en lycée professionnel de 2014 à 2023, m’apporte un début de réponse. Le TOUT numérique !
Prôné par l’éducation nationale, le tout numérique est tout aussi imposé par l’éducation nationale comme celui du principe de « la bienveillance » ! Dès leur plus jeune âge (3 ans), les enfants ont entre leurs mains un téléphone portable, qu’ils manipulent déjà avec une dextérité déconcertante. Les nombreuses réformes scolaires du primaire ont fait remplacer la dictée par des textes à trous, les mathématiques et le calcul mental par des « valises pour les centaines » des « bâtons pour les dizaines » et des « points pour les unités ». On n’apprend plus l’alphabet ni la prononciation des groupements de lettres, mais on passe par une méthode globale où l’élève apprend par cœur des mots par reconnaissance visuelle.
Au lycée professionnel, on demande aux enseignants de positionner les élèves face à des écrans informatiques plutôt que devant des livres et une copie à carreaux. Même les éditeurs de manuels scolaires doivent se mettre « à la page » ! C’est ainsi que les adolescents passent leurs « temps morts » et leurs nuits sur leur téléphone portable et en classe devant un autre écran ! Ils n’ont plus aucune notion de lecture, de plaisir à toucher un livre et en tourner les pages. Ils ne savent pas effectuer une recherche dans un dictionnaire puisqu’ils ne maitrisent pas l’alphabet. Ils ne savent pas écrire en réalisant une syntaxe convenable. Ils réalisent une à plusieurs fautes à toutes les lignes ! Pas à chaque phrase… à chaque ligne ! Certains n’écrivent même pas droit sur une feuille à grands carreaux, ne respectent pas la marge et ont encore moins l’idée de laisser un espace (appelé « cartouche ») pour écrire leur nom et prénom et laisser de la place au professeur pour rédiger un commentaire. Lorsque je leur faisais copier un cours, sur une feuille avec un stylo, nombreux se plaignaient d’avoir mal à au poignet après quinze minutes d’écriture ! Sans parler de leurs lacunes à la lecture à voix haute ! Des lectures saccadées, monocordes, sans respect de la ponctuation, sans liaison, avec des arrêts fréquents sur des mots méconnus… Une lecture d’un niveau de CE2 alors qu’ils étaient au lycée !
Malgré tout cela, malgré la connaissance de ces difficultés par l’éducation nationale, on continue à dégrader sciemment l’instruction scolaire en s’alignant toujours à leur niveau catastrophique, que l’on a provoqué, cherché ! Pourquoi ?
Entre autres pour maintenir les taux de résultats au BAC !
87 % de réussite au BAC professionnel sur la session 2023/2024 !
Comment explique-t-on la 26e place au classement PISA et a contrario comment justifie-t-on 87 % de réussite au BAC ? Que répond le ministre de l’Éducation nationale à cette question ?
Prôné par l’éducation nationale, le tout numérique est tout aussi imposé par l’éducation nationale comme celui du principe de « la bienveillance » ! Dès leur plus jeune âge (3 ans), les enfants ont entre leurs mains un téléphone portable, qu’ils manipulent déjà avec une dextérité déconcertante. Les nombreuses réformes scolaires du primaire ont fait remplacer la dictée par des textes à trous, les mathématiques et le calcul mental par des « valises pour les centaines » des « bâtons pour les dizaines » et des « points pour les unités ». On n’apprend plus l’alphabet ni la prononciation des groupements de lettres, mais on passe par une méthode globale où l’élève apprend par cœur des mots par reconnaissance visuelle.
Au lycée professionnel, on demande aux enseignants de positionner les élèves face à des écrans informatiques plutôt que devant des livres et une copie à carreaux. Même les éditeurs de manuels scolaires doivent se mettre « à la page » ! C’est ainsi que les adolescents passent leurs « temps morts » et leurs nuits sur leur téléphone portable et en classe devant un autre écran ! Ils n’ont plus aucune notion de lecture, de plaisir à toucher un livre et en tourner les pages. Ils ne savent pas effectuer une recherche dans un dictionnaire puisqu’ils ne maitrisent pas l’alphabet. Ils ne savent pas écrire en réalisant une syntaxe convenable. Ils réalisent une à plusieurs fautes à toutes les lignes ! Pas à chaque phrase… à chaque ligne ! Certains n’écrivent même pas droit sur une feuille à grands carreaux, ne respectent pas la marge et ont encore moins l’idée de laisser un espace (appelé « cartouche ») pour écrire leur nom et prénom et laisser de la place au professeur pour rédiger un commentaire. Lorsque je leur faisais copier un cours, sur une feuille avec un stylo, nombreux se plaignaient d’avoir mal à au poignet après quinze minutes d’écriture ! Sans parler de leurs lacunes à la lecture à voix haute ! Des lectures saccadées, monocordes, sans respect de la ponctuation, sans liaison, avec des arrêts fréquents sur des mots méconnus… Une lecture d’un niveau de CE2 alors qu’ils étaient au lycée !
Malgré tout cela, malgré la connaissance de ces difficultés par l’éducation nationale, on continue à dégrader sciemment l’instruction scolaire en s’alignant toujours à leur niveau catastrophique, que l’on a provoqué, cherché ! Pourquoi ?
Entre autres pour maintenir les taux de résultats au BAC !
87 % de réussite au BAC professionnel sur la session 2023/2024 !
Comment explique-t-on la 26e place au classement PISA et a contrario comment justifie-t-on 87 % de réussite au BAC ? Que répond le ministre de l’Éducation nationale à cette question ?
Inès Fleury est autrice de "Prof en danger" publié chez VA Éditions.