Évaluer politiquement une intervention militaire est certainement l’enjeu le plus ardu. Outre des divergences d’analyse et d’opinions, les avis divergent notamment en fonction des perspectives. Que l’on se place du point de vue des Maliens, des pays de la région ou que l’on évalue les conséquences globales des risques sécuritaires pèseront évidemment dans la balance. Nombre d’observateurs politiques, universitaires ou experts parlent d’un bourbier français concernant l’opération Barkhane. Des critiques qui se sont accentuées avec l’annonce cers dernières semaines de la mort de cinq militaires français au Mali. Lors d’une audition par la commission de la défense du Sénat la ministre des Armées, Florence Parly a contre argumenté.
« Dire que la France est engluée dans une guerre sans fin est faux. Notre présence n'est certainement pas éternelle », a martelé à plusieurs reprises Florence Parly devant les sénateurs de la commission de la défense et des forces armées et des affaires étrangères du Sénat, devant laquelle elle était auditionnée ce mercredi. La présence des forces armées françaises au Sahel est un sujet que regarde de près la Haute assemblée. Pour mémoire, lancée en 2013, l'opération Serval, en soutien aux autorités maliennes contre des groupes terroristes, a été remplacée l'année suivante par la force Barkhane dont la mission s'étend sur 5 pays du Sahel (Mali, Tchad, Mauritanie, Burkina Faso, Niger) » rapporte le communiqué du ministère.
« Pourquoi après 8 ans, sommes-nous toujours au Mali ? Parce le Mali et ses voisins nous le demandent toujours [...] Si Daesh et Al-Qaida s'emparent du Sahel, et en font un sanctuaire, alors il y a un risque de les voir s'étendre du Sahel à toute l'Afrique de l'ouest [...] Nous ne voulons pas que le Sahel devienne une sorte d'académie du terrorisme [...] Nous avons vu ce que ça a donné en Afghanistan avant 2001 et au Levant avant 2014, c'est un risque pour la France et pour l'Europe », a expliqué la ministre, selon les propos compilés par son administration.