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Réduire les impôts des riches ne fait pas ruisseler la richesse







17 Décembre 2020

L’argument a été utilisé à maintes reprises, y compris en France, pour justifier les baisses d’impôts des plus riches. Ce fut le cas lors de la décision d’Emmanuel Macron de supprimer l’ISF pour le remplacer par l’IFI. Mais selon une étude publiée en décembre 2020, la « théorie du ruissellement », comme on l’appelle, ne fonctionne pas.


Baisser les impôts des riches… augmente les inégalités de richesse

Pixabay/MAklay62
Pixabay/MAklay62
Les personnes en faveur d’une baisse des impôts pour les riches ont, pour argument principal, la « théorie du ruissellement ». Celle-ci dit qu’en baissant leurs impôts, les riches vont investir plus, donc créer plus d’emplois… et au final l’ensemble de la population en profite. Pour les détracteurs de ces politiques publiques, ce n’est jamais le cas… et une étude leur donne raison.

Réalisée par David Hope, de la London School of Economics, et Julian Limber, du King’s College de Londres, l’étude publiée en décembre 2020 a analysé l’impact réel des baisses d’impôts des plus riches dans 18 pays de l’OCDE et sur une période de 50 ans, entre 1965 et 2015. Les conclusions des chercheurs sont sans appel : baisser les impôts des riches n’a aucun impact sur le reste de la population ou sur l’économie dans sa globalité. Inversement, ces baisses d’impôts permettent aux fortunes des plus fortunés d’augmenter plus rapidement, renforçant les inégalités.

Aucun impact sur l’emploi ou le revenu

L’analyse de l’impact réel des baisses d’impôts des plus riches sur les économies a permis aux chercheurs de conclure que « les trajectoires du revenu brut par habitant et du taux de chômage restent totalement inchangées lors de réductions significatives des taxes pour les plus riches, à la fois à court et moyen terme ». La théorie du ruissellement, de fait, ne semble pas se concrétiser dans le monde réel.

Ces conclusions, en pleine crise économique et avec une dette Covid qui explose, pourraient soutenir certaines décisions politiques d’augmenter les impôts des plus riches pour financer les mesures sanitaires et économiques adoptées pour faire face à la pandémie. Certains pays, comme l’Argentine, ont déjà annoncé des taxes exceptionnelles sur les grandes fortunes, pour financer la crise.