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Surtourisme : Barcelone va dire adieu à Airbnb







25 Juin 2024

Barcelone a annoncé une décision choc : la ville prévoit d’interdire les locations touristiques via des plateformes comme Airbnb d’ici 2028. Cette mesure vise à résoudre la crise du logement qui touche durement les résidents. Avec cette interdiction, c’est un secteur entier qui est bouleversé, suscitant inquiétudes et débats.


Bientôt la fin d’Airbnb à Barcelone

Le maire de Barcelone, Jaume Collboni, a annoncé cette décision lors d’une conférence de presse le 24 juin 2024. L’objectif est clair : d’ici novembre 2028, toutes les licences de location touristique arriveront à expiration et ne seront pas renouvelées. Environ 10 000 logements actuellement réservés aux touristes seront progressivement réintégrés sur le marché immobilier pour les habitants.

Cette décision survient après plusieurs années de tentatives infructueuses pour réguler le marché des locations saisonnières. Malgré des efforts pour limiter les autorisations et renforcer les contrôles, la situation est devenue insoutenable. Les loyers ont explosé, augmentant de 68% pour les appartements et de 38% pour les maisons au cours des dix dernières années.

Dérégulation du marché immobilier de la ville

Le marché immobilier de Barcelone a été fortement perturbé par le boom des locations touristiques. Les résidents, notamment les jeunes, peinent à trouver des logements abordables. Une situation qui ne manque pas de rappeler celles d’autres villes européennes, qu’elles soient des Capitales ou non. Paris, mais aussi Lyon ou encore Marseille sont dans la même impasse en France, et c’est le cas un peu partout dans l’Union européenne.

La mesure prise par Barcelone s’inscrit dans une volonté plus large de rééquilibrer le tourisme et la vie urbaine. La ville, qui accueille 12 millions de visiteurs par an pour une population de 1,65 million d’habitants, cherche à réduire la pression touristique. Cette surfréquentation a transformé des quartiers entiers, augmentant la pollution, le bruit et l'insatisfaction des résidents.

De plus, la suppression des locations saisonnières pourrait libérer environ 10 000 logements pour les résidents permanents et donc réduire les tensions sur le marché et faire baisser les prix. Une décision pourrait inspirer d’autres villes espagnoles confrontées à des problèmes similaires, comme Madrid ou Malaga, à suivre l’exemple de Barcelone, mais aussi d’autres villes européennes.